Les Nations Unies ont annoncé hier soir le report de la COP26, qui devait se tenir en novembre à Glasgow, à l’année prochaine. Au vu de l’urgence sanitaire que nous traversons, cette décision est la bonne. Cependant, les États ne doivent pas mettre en pause leur mobilisation contre le changement climatique, mais plutôt saisir l’occasion pour apporter, enfin, une réponse et des politiques à la hauteur de l’urgence.
Réaction de Fanny Petitbon, experte climat de l'ONG CARE France, à l'annonce du report de la COP26:
“La priorité actuelle des gouvernements est de protéger la santé et de garantir la sécurité de leurs populations face à la pandémie de Covid 19. La décision de repousser cette COP était donc nécessaire.
Les mesures mises actuellement en œuvre par les États démontrent qu’ils sont capables d’écouter et d’agir rapidement et collectivement sur les conseils des experts et expertes scientifiques mais aussi de mobiliser des montants financiers colossaux pour faire face à une crise qui affecte sévèrement leurs populations. Nous espérons que cette volonté politique sera ensuite appliquée à l’action climatique car, comme le virus, le changement climatique n’a pas de frontières et menace le monde entier, particulièrement les pays les plus vulnérables.
En effet, l’urgence climatique est toujours là: les cyclones, sécheresses et toutes les autres catastrophes naturelles liées au climat ne vont pas s’arrêter. 2019 a été la deuxième année la plus chaude dans le monde et les populations des pays du Sud vont continuer à être en première ligne des impacts climatiques alors même qu’elles en sont le moins responsables.
Les États doivent donc urgemment revoir à la hausse leurs objectifs climatiques nationaux, comme ils se sont engagés à le faire en 2020, afin de ne pas dépasser 1,5°C de réchauffement climatique. Si les émissions globales de gaz à effet de serre ont réduit de manière drastique en raison des mesures de confinement, le risque est grand qu’elles reprennent de plus belle lors de la reprise de l’activité économique. Les Etats doivent au plus vite élaborer des plans de relance économique zéro carbone et respectueux de l’environnement, plutôt que de se concentrer pour sauver les entreprises des industries fossiles. Les pays développés en particulier ne doivent pas non plus revenir sur leur parole en matière de soutien à l'action climatique des pays en développement. La solidarité et la coopération sont plus importantes que jamais.”
Contact médias
Fanny Petitbon, experte climat de l'ONG CARE est disponible pour des interviews. Contactez Camille Nozières, 07 86 00 42 75, nozieres@carefrance.org