Ce matin, la présidence britannique a rendu une nouvelle copie sur les textes des décisions de la COP. Et à quelques heures de la clôture du sommet, la marge de manœuvre pour faire encore évoluer ces décisions est très réduite. Or pour le moment, cette COP laisse encore une fois les pays les plus vulnérables démunis face aux impacts irréversibles du changement climatique qui ne vont qu’empirer. 

Réaction à chaud de Fanny Petitbon, experte climat de l’ONG CARE

  • Hier, l’Écosse a fait monter les enchères en doublant la mise initiale avec un engagement de 2 millions de livres sterling pour répondre aux pertes et dommages. Du jamais vu pour une nation riche ! La première ministre écossaise a rappelé l’urgence pour les pays riches à soutenir la réparation des dommages irréversibles qu’ils ont causés aux pays en développement. Mais pour l’instant, aucun autre État n’a suivi.
  • Au contraire, malgré les beaux discours des chefs d’État et de gouvernement, les pays vulnérables tombent de haut ce matin. La proposition qu’ils avaient faite hier soir de mettre en place “une facilité financière de Glasgow” pour les pertes et dommages a été vidée de sa substance. À la place, il est question de soutenir financièrement l’assistance technique du réseau de Santiago créé à la COP25 et d’organiser un atelier en 2022 pour voir comment renforcer la mobilisation des financements pour éviter, limiter et répondre aux pertes et dommages. Une façon polie de dire aux pays vulnérables: “si vous espériez des financements pour vous aider à faire face aux pires impacts que vous subissez et que vous allez subir dans les années à venir, il va falloir repasser”. C’est inacceptable ! 
  • Si certains des principaux pollueurs dont les États-Unis ou l’Australie n’ont jamais caché leur ferme opposition au fait de financer les pertes et dommages, l’Union européenne, elle, a toujours pris soin de ne pas se mouiller. Alors qu’un ministre allemand vient tout juste de reconnaître que la COP26 n’a toujours pas fourni une réponse adéquate aux pays du Sud et que les pays riches doivent massivement augmenter leur soutien, l’Union européenne doit saisir cette opportunité pour se ranger du bon côté de l’Histoire.
  • C’est maintenant que ça se joue: dans les prochaines heures, la COP26 doit aboutir à un engagement sans équivoque des pays riches à financer les pertes et dommages. Il faut également convenir d’un mandat pour le mécanisme international de Varsovie, afin de travailler sur une proposition concrète d’ici la COP27 pour mobiliser les financements additionnels pour pertes et dommages et les distribuer à ceux qui en ont le plus besoin.

Contact média

Fanny Petitbon, experte climat de CARE, est disponible pour répondre aux interviews. Contactez Camille Nozières : nozieres@carefrance.org, 07 86 00 42 75