Dans certains pays, seulement une femme pour trois hommes est vaccinée contre la covid-19. C’est ce que révèle une nouvelle étude de l’ONG CARE menée dans 16 des pays les plus pauvres : en plus des inégalités d’accès au vaccin selon les pays, il y a aussi une dimension sexiste à cette injustice. 

Au Soudan du Sud, seulement 26% des personnes vaccinées sont des femmes

A l’inverse de ce que l’on observe dans les pays riches, où les femmes ont tendance à se faire plus vacciner, dans les pays plus pauvres la tendance est tout autre. Au Soudan du Sud, seulement 26% des personnes vaccinées sont des femmes et, par conséquent, elles représentent 70% des personnes testées positives à la covid-19. Même observation en Inde où seulement 37 % des personnes vaccinées sont des femmes.  

Selon l’étude menée par CARE, les femmes ont mis en avant plusieurs raisons pour lesquelles elles n'avaient pas pu se faire vacciner : difficultés à se rendre dans les centres de santé, manque d'autorisation des maris et d'autres membres de la famille de sexe masculin ou encore manque d'informations. Cela peut aussi s’expliquer par le fait que dans les endroits où les ressources de santé sont rares, le bien-être des hommes est trop souvent considéré comme plus important que celui des femmes. 

En Irak, par exemple, 50% des hommes interrogés ont déclaré qu'ils savaient comment s'inscrire pour un vaccin, mais seulement 30% des femmes avaient cette information. Les femmes étaient également moins susceptibles que les hommes de faire confiance au vaccin, souvent par crainte de devenir stérile. Dans un district du Malawi, par exemple, les femmes étaient quatre fois moins susceptibles de faire confiance au vaccin (10 %) que les hommes (40 %). Il est crucial que les femmes aient un accès égal à des informations fiables sur le vaccin COVID-19 et une voix égale dans les décisions concernant son déploiement.  

Être à l’abri du covid-19 ne devrait pas dépendre de votre richesse ou de votre sexe

Ce faible taux de vaccination chez les femmes est particulièrement préoccupants étant donné qu'elles représentent 70% des agents de santé dans le monde et sont vraiment en première ligne de cette pandémie. Malheureusement, trop de femmes agents de santé dans les pays à faible revenu occupent des postes informels, souvent non rémunérés, en tant que volontaires, alors elles passent entre les mailles du filet. 

 Alors que les pays riches atteignent 70 ou 80 % de vaccination, permettant de lever les restrictions et de revenir “à la normale”, moins de 2 % des habitants des pays les plus pauvres sont vaccinés. Cette étude menée par CARE ajoute une autre dimension à notre compréhension de la façon dont la vaccination contre la covid-19 révèle les inégalités et montre qu'il y a aussi une dimension genrée à cette injustice. Être à l’abri du covid-19 ne devrait pas dépendre du fait que vous soyez riche ou pauvre, et cela ne devrait certainement pas dépendre de votre sexe,” alerte Christina Wegs, responsable du plaidoyer sur la santé pour CARE. 

Contact médias

Des porte-paroles sont disponibles pour des interviews. Contactez Camille Nozières : nozieres@carefrance.org / 07 86 00 42 75 

Notes aux rédactions

  • Certaines données global proviennent des gouvernements et son consultables via des portails tels  COVID-19 Sex-Disaggregated Data Tracker. 
  • Les données sur la mobilité, l'accès aux services de santé et l'accès à l'information ont été largement collectées par CARE à travers des enquêtes sur le terrain. Pour en savoir plus.