Depuis plus de 5 ans, la Syrie est en proie à un violent conflit. Plus de 4,3 millions de Syriens ont été forcé de fuir leur pays pour survivre. La moitié d’entre eux sont des enfants ou des adolescents. En Syrie, ils ont vécu dans la peur et la violence. Aujourd'hui, ils portent les traumatismes et les blessures physiques de cette guerre. En exil, beaucoup sont obligés de travailler pour aider leur famille à survivre ou sont mariés de force. Découvrez les témoignages de ces enfants qui ont perdu leur enfance dans ce terrible conflit.

« Quitter la Syrie a été très dur. J’ai dû quitter ma maison, j’ai vu des villes détruites. »

Kareman, 16 ans, réfugiée syrienne en Jordanie.

« Quand je suis arrivée en Jordanie, il y a trois ans et demi, j’étais très déprimée. J’ai dû quitter ma maison, j’ai vu des villes détruites, je suis arrivée ici sans argent. Il fallait tout recommencer.

Aller aux groupes de soutien animés par CARE m’a aidé à surmonter tout ça. J’ai appris à ne pas abandonner car il s’agit de ma vie et je dois en être responsable. Je tiens un journal dans lequel j’écris ce que j’ai vécu. Ça m’aide beaucoup. J’ai traversé les moments les plus tristes de ma vie mais j’ai réalisé que je les avais tous dépassés. Cela signifie que je peux tout vaincre dans le futur. Avec le groupe, nous avons aussi passé en revue nos moments les plus heureux et j’ai réalisé que la vie en est aussi pleine. »

CARE, association humanitaire, soutient les réfugiés syriens
CARE

« Je suis obligé de travailler toute la semaine pour faire vivre ma famille. »

Ahmed, réfugié syrien de 13 ans, est le seul à gagner de l’argent pour faire vivre sa famille de six personnes.

« Pour faire vivre ma famille, je récolte des olives dans une ferme sept jours par semaine. Je gagne 3 à 7 euros par jour, selon le nombre de sacs que je peux remplir. Mais ils ne m’ont pas payé depuis des mois. Chaque fois que je leur demande mon salaire, ils me disent : « demain… ou la semaine prochaine ». Je n’y vais plus. J’attends qu’ils me payent.

Je n’ai pas été à l’école depuis que j’ai quitté la Syrie. Si je vais à l’école, qui rapportera de l’argent à la maison ? Si on avait de l’argent, j’aimerais retourner à l’école mais nous n’en avons pas. Je ne sais ni lire ni écrire et j’aimerais apprendre. Dans le futur, j’aimerais avoir un vrai travail, dans un magasin par exemple mais pas dans une ferme. »

Ahmed a participé aux activités de soutien psychosocial du centre pour les réfugiés géré par l’ONG CARE à Zarka. En septembre prochain, Ahmed retournera à l’école grâce à une aide financière mensuelle distribuée par CARE pour compenser son salaire.

« La Syrie est totalement détruite. Je veux participer à sa prochaine reconstruction. »

Hussam, 16 ans, originaire de Deraa en Syrie. Il vit dans le camp de réfugiés d’Azraq, en Jordanie, depuis un an.

« J’ai appris seul l’anglais ici au camp, grâce à YouTube et aux livres que je trouve dans le centre d’animation géré par CARE. Je viens de trouver une bourse en ligne pour les Syriens qui parlent anglais. Je vais passer un entretien sur Skype et je prie pour que mon anglais soit assez bon. Cela me donnerait une vraie opportunité d’étudier. 

En Syrie, j’étais en train de passer mes examens d’anglais lorsque l’école a été bombardée. Plusieurs de mes amis ont été tués. C’est à ce moment que nous avons décidé de quitter le pays. La Syrie est détruite par la guerre. Nous aurons besoin de tout reconstruire. Nous aurons besoin de beaucoup de médecins, d’ingénieurs et d’agriculteurs pour relancer notre pays. Je veux devenir ingénieur. »

CARE, association humanitaire, soutient les réfugiés syriens
CARE

« Mon village a été détruit. Ils ont tué tout le monde. »

Mohammed, 14 ans, est réfugié syrien. Il vit à Mafraq, dans le nord-est de la Jordanie.

« On est arrivés en Jordanie en 2013 après que des hommes armés soient venus dans notre village. Ils ont kidnappé mon père et mes oncles. Ils ont tué des enfants et des hommes âgés. Mon grand-père a été brûlé vif. Nous avons eu la chance de pouvoir nous échapper. Nous avons fui avec l’un de mes oncles. On a passé deux jours à vivre dans les fermes d’un autre village. Quand d’autres survivants de notre village sont arrivés, ils nous ont raconté ce qu’il s’était passé.

Quand je suis arrivé en Jordanie, je ne voulais pas aller à l’école. J’ai été déscolarisé pendant un an. J’ai alors participé à un groupe de soutien animé par CARE. J’ai commencé à écrire un journal, à partager des choses avec le groupe et j’ai réalisé que je devais retourner à l’école. J’y vais de nouveau depuis peu et maintenant je m’y sens à l’aise. »

L'action de CARE

« Il faut protéger la survie et le bien-être d'une génération d'innocents », alerte Violaine Gagnet, responsable des urgences de l'ONG CARE France.

Le réseau humanitaire CARE apporte une aide d'urgence en Syrie et dans les pays voisins : Jordanie, Liban, Turquie, Egypte. Nos équipes soutiennent la scolarisation des enfants, notamment en aidant financièrement les familles, et animent des groupes de soutien psychosocial.

Soutenez l'action de CARE auprès des populations syriennes