En fuyant les violences qui ravagent leur pays, des millions de jeunes réfugiés syriens ont tout laissé derrière eux. Malgré ces épreuves, ils ont toujours des rêves qu’ils sont bien décidés à concrétiser. Soutenu par l’ONG CARE, Mohammad, réfugié syrien de 16 ans, veut devenir journaliste pour aider ses concitoyens et dénoncer cette guerre.
Je suis déterminé à aider les réfugiés
Mon père a été tué devant mes yeux. Il n’avait que 35 ans. C’est après sa mort et celles de mes oncles, aussi tués par les violences, que nous avons décidé de fuir la Syrie. Ce fut une épreuve douloureuse. Nous avons marché 60 kilomètres puis nous avons roulé huit heures, entassés à bord d’une bétaillère. Pendant le voyage, j’ai été séparé de ma sœur pendant quatre longues heures. C’était très éprouvant pour moi, car je suis maintenant le seul homme de ma famille et je me sens responsable d’eux. Nous vivons aujourd’hui dans le camp d’Azraq, en Jordanie.
Si je veux devenir journaliste, c’est pour dénoncer tout ce que les Syriens endurent depuis le début de cette guerre. Mon cousin, qui est professeur, m’a dit un jour : « l’histoire de l’humanité prouve qu’une poignée de personnes bien intentionnées peuvent faire la différence ». En faisant du journalisme, je veux participer à ce changement positif. Je suis déterminé à aider les réfugiés, et je veux que nous puissions retourner dans notre pays une fois la guerre terminée.
Je pense que l’éducation est primordiale
C’est grâce à ma mère que j’ai rejoint le magazine du camp lancé par CARE. Ce fut une vraie découverte, et maintenant c’est mon rêve pour le futur. Ma mère représente tout pour moi, elle me motive toujours à entreprendre de nouveaux projets. C’est important et je crois qu’il faut soutenir les jeunes réfugiés.
En ces temps de guerre, beaucoup de jeunes n’ont plus de repères. Il faut absolument les aider à surmonter le traumatisme de la guerre. Leur quotidien est difficile et la plupart ne comprennent pas l’importance d’aller à l’école. Pourtant, je pense que l’éducation est primordiale. Pour moi, un enfant sans éducation, c’est comme un oiseau sans ailes.
CARE a déjà aidé 2,7 millions de personnes affectées par cette guerre
CARE et ses partenaires ont fourni une aide humanitaire à plus de 2,7 millions de personnes en Syrie et dans les pays accueillant les réfugiés syriens : distributions d’urgence, amélioration des conditions de vie, soutien financier et psychosocial. En Jordanie, au Liban et en Turquie, CARE travaille auprès des réfugiés et des communautés d’accueil.
Ce texte a été publié par le Journal du Dimanche