Le cyclone Idai s’annonce comme la pire tempête qui ait frappé l’Afrique australe, et probablement comme la pire catastrophe météorologique de l’hémisphère Sud. Et le changement climatique n’y est pas étranger, alerte l’ONG CARE. Voici le décryptage de nos experts. 

L'association CARE apporte une aide d'urgence aux population touchées par le cyclone Idai
© CARE / Josh Estey - Mozambique 19/03/2019

L’Afrique australe est frappée par environ 5 cyclones tropicaux chaque année. Les habitants sont donc habitués à faire face aux tempêtes, mais c’est la première fois qu’ils sont confrontés à un cyclone d’une telle force.

« Au Mozambique, les gens nous disent qu’ils n’ont jamais connu de tempête aussi puissante. Et pour s’en rendre compte, il suffit de regarder les conteneurs qui ont été déplacés par le vent comme de simples legos ! Les récits des rescapés sont terrifiants, certains ont perdu des membres de leur famille sous leurs yeux alors que l’eau montait », raconte Marc Nosbach, directeur de CARE au Mozambique.

Nous savons qu’à cause du changement climatique, les cyclones et autres types de tempêtes tropicales vont s'intensifier et faire davantage de dégâts. Ainsi, la hausse du niveau des mers causée par le changement climatique aggrave la violence des ondes des tempêtes, c’est-à-dire la montée soudaine du niveau de la mer qui ravage les villes côtières, comme Beira au Mozambique : 

« L’impact dévastateur de l’onde d’Idai est particulièrement significatif à Beira, la deuxième ville du Mozambique et celle qui a été le plus touchée par le cyclone. C’est une ville côtière et de nombreuses parties se trouvent sous le niveau de la mer, le cyclone a entrainé une montée éclair des eaux d’au moins 6 mètres détruisant la ville à 90% ! », témoigne Marc Nosbach.

La hausse des températures, notamment à la surface de l’océan, aggrave également l’impact des cyclones. En effet, les tempêtes puisent leur énergie dans les eaux chaudes en surface des océans. Plus les eaux sont chaudes, plus la source d'énergie des cyclones augmente, et donc par conséquent la vitesse des vents et l’ampleur des précipitations. Lors du passage d’Idai, des vents allant jusqu’à 200 km ont été enregistrés et les précipitations ont causé des inondations au Mozambique, au Zimbabwe et au Malawi. De fortes pluies continuent de s’abattre sur la région.

« Ce que nous voyons avec le cyclone Idai, c’est l’impact dévastateur des tempêtes tropicales qui devrait encore s’aggraver avec le changement climatique. Et, partout dans le monde, ce sont les communautés les plus pauvres qui sont les plus vulnérables au changement climatique, car elles disposent de moins de ressources pour se préparer et récupérer après une catastrophe », explique Fanny Petitbon, experte climat de CARE France.

Alors que les citoyens du monde entier se mobilisent pour le climat, cette catastrophe démontre plus que jamais l’urgence pour les gouvernements de prendre des mesures concrètes pour lutter contre le changement climatique. 

Contact médias

Nos équipes sur place (francophones et anglophones) sont disponibles pour des interview, ainsi que des porte-paroles francophones. Contactez Camille Nozières, CARE France : nozieres@carefrance.org ; 01 53 19 87 68 / 07 86 00 42 75. 

Notes aux rédactions

  • Nos équipes sur place sont mobilisées au Mozambique, Zimbabwe et Malawi. CARE va apporter une aide en fournissant de l'eau potable, des kits d'hygiène (seaux, savon, serviettes hygiéniques) et des kits d'abris (bâches, couvertures, lampes solaires). Il faudra ensuite soutenir les populations à reconstruire les habitations détruites et à retrouver des sources de revenus. CARE a lancé un appel à dons pour soutenir les actions d'aide aux victimes.
  • Des vidéos et photos ont été tournées par nos équipes, elles sont à votre disposition en créditant © ONG CARE / Josh Estey : cliquez ici pour télécharger les vidéos