60 millions de personnes dans le monde ont besoin d'une aide d’urgence en raison des impacts du phénomène climatique El Niño. Or, le manque de financements internationaux menace l’action des gouvernements locaux et des humanitaires. Action contre la faim, Concern Worldwide, CARE, Oxfam, Save the Children et World Vision lancent l’alerte.

El Niño est à l’origine de la pire crise humanitaire mondiale

Les impacts d’El Niño sont aujourd’hui dramatiques pour plus de 60 millions de personnes. Par exemple, dans le sud de l’Afrique, des inondations et la sécheresse ont provoqué des famines qui touchent près de 32 millions de personnes.

Avec le changement climatique, la fréquence des phénomènes extrêmes provoqués par El Niño devrait augmenter. De même que la fréquence et l’intensité des évènements climatiques extrêmes tels que les inondations ou les sécheresses.

Il est urgent de répondre à ce type de crises mais aussi d'anticiper pour mieux se préparer. D’autant plus qu’une autre menace plane : le phénomène climatique La Nina. Alors même que les capacités de réponse des communautés sont déjà au plus bas.

L’appel des ONG

  • Nous avons besoin de financements complémentaires pour soutenir l’action des pays affectés ainsi que des ONG. Une aide est déjà apportée aux populations qui ont en besoin mais de manière insuffisante. Sur les 3,6 milliards de dollars nécessaires pour faire face aux besoins créés par El Niño, 2,2 milliards restent à collecter. Ces fonds serviront à distribuer de la nourriture, de l'eau potable, des médicaments et des semences afin de s'assurer que les agriculteurs puissent préparer leur prochaine récolte. Sans ces financements additionnels, des programmes d'urgence, tel que la distribution de nourriture en Ethiopie, risquent d'être interrompus. Tout report de l’action humanitaire va accroitre la vulnérabilité des personnes affectées par El Niño ainsi qu’augmenter le coût final de la réponse humanitaire.
  • Les gouvernements doivent finaliser des plans de réponses afin de définir les priorités immédiates, estimer des coûts précis pour la réponse humanitaire et demander si nécessaire un support technique et financier supplémentaire. Cela doit permettre aux ONG de soutenir les réponses nationales.
  • Il faut anticiper les éventuels impacts de La Nina, en intégrant cette possibilité à nos réponses actuelles. Les zones qui souffrent actuellement de sécheresse pourraient être prochainement affectées par des inondations. Nous savons qu’anticiper une réponse à l’urgence est plus efficace et coûte moins.
  • Cette crise doit être l’occasion de repenser, de manière plus globale, notre système de réponse humanitaire et de développement. La préparation des communautés à de telles crises et le renforcement de leur résilience sont généralement laissés pour compte, n’entrant ni dans les budgets consacrés à l’humanitaire et ni dans ceux consacrés au développement. Les systèmes actuels ne permettent pas de répondre de manière adéquate à des chocs climatiques de cet ampleur, ni d’agir assez rapidement pour limiter leurs impacts. Les financements pour la réduction des risques liés aux catastrophes naturelles et l’adaptation au changement climatique doivent augmenter.

Pour mieux comprendre

El Niño est un courant équatorial chaud du Pacifique, qui se traduit par une nette hausse de la température de l'eau en surface. Survenant tous les 4 ou 5 ans, ce phénomène météorologique provoque tempêtes et inondations dans le monde. L'épisode 2015-2016 est l'un des plus violents et a causé des dégâts dans 13 pays, en Afrique, en Asie-Pacifique, et en Amérique centrale et du sud.

La Nina est un phénomène climatique inverse à El Nino. Il a pour origine une anomalie thermique des eaux de l'océan Pacifique et est caractérisé par une température anormalement basse de ces eaux.