En Roumanie, les obstacles à la santé reproductive et sexuelle

« Toute femme doit donner naissance à au moins cinq enfants. » Ce fut la politique roumaine pendant près de 20 ans. Jusqu’à la chute de Ceausescu en 1989, la Roumanie a connu une dictature profonde qui s’est accompagnée de 20 ans de politique pro-nataliste. Cela a fortement marqué la santé reproductive et sexuelle des femmes. La contraception était interdite à cette période. Des examens gynécologiques étaient effectués à intervalles rapprochés pour déceler les interruptions de grossesse par une police gynécologique.

Résultat ? De nombreux enfants sont nés sans être désirés et plusieurs centaines de milliers d’enfants sont abandonnés et envoyés dans des orphelinats d’Etat. Les femmes étaient considérées comme des ventres pour fournir des enfants pour la nation mais elles étaient aussi, dans le même temps, considérées comme des travailleuses indispensables à la nation.

Au lendemain de la fin de la dictature en 1989, la contraception est devenue légale. Mais dans une société très traditionnelle où les femmes, notamment dans les zones rurales, ont peu d’accès aux informations et aux soins de santé, les cas de grossesses non désirées et grossesses précoces restent importants.

« Dans le pays, 20% des femmes enceintes ne vont pas chez le médecin avant l’accouchement. Les conséquences peuvent être dramatiques. »

témoigne Anca, infirmière engagée aux côtés de SERA dans le département de Bacau.

CARE et SERA ont amélioré l’accompagnement des femmes

« Si j’avais eu connaissance des méthodes contraceptives qui existent, je n’aurais pas eu autant d’enfants. » Christina, 28 ans, mère de 5 enfants.

Dans ce contexte, CARE et SERA ont décidé dès 2003 de travailler main dans la main pour améliorer la prise en charge des futures mères mais aussi et surtout pour garantir aux femmes le respect de leur corps et réduire le nombre d’enfants abandonnés. Grâce à la mise en place de services itinérants de planning familial, nous contribuons à :

  • Améliorer la qualité de prise en charge des grossesses désirées
  • Limiter les grossesses non désirées grâce à une sensibilisation sur l’accès à la contraception

En 2022, ces services itinérants ont été sélectionnés comme modèles de bonnes pratiques par le gouvernement roumain, soulignant la pertinence et l’impact de nos projets. Leur déploiement par SERA et CARE a permis de sensibiliser les femmes et leur famille dans 30 départements (sur 41).  Ces équipes sont ensuite passées sous la supervision des autorités départementales roumaines qui pour certaines ont réussi à les intégrer aux politiques sociales. Aujourd’hui, CARE et SERA soutiennent une partie des activités des équipes dans trois départements.

Les activités de planning familial itinérant, mises en place par une équipe médico-sociale, proposent :

  • Des séances de sensibilisation réunissant femmes et hommes autour de la santé sexuelle et reproductrice.
  • Des séances de sensibilisation auprès de la population jeune.
  • Un accompagnement auprès de services de santé existants pour un l’accès à la contraception, où le choix de la méthode la plus adaptée à chaque femme est fait auprès de personnel compétent.
  • Une meilleure maîtrise des implications liées à l’arrivée d’un enfant.
« Le planning familial itinérant n’aide pas seulement les femmes à avoir le nombre d'enfants qu'elles veulent mais aussi à avoir une bonne santé du point de vue gynécologique. »

un médecin du planning familial.

L'ONG CARE protège les droits des enfants en Roumanie.
© CARE
L'ONG CARE soutient les familles dans leur accès au planning familial en Roumanie
© CARE

Baisse des grossesses non désirées et du nombre d’abandons, les résultats sont présents

CARE est l’une des plus grandes ONG engagées dans la défense des droits des femmes, grâce à une expertise qui fait ses preuves depuis 80 ans. En travaillant avec des associations locales, comme SERA, nous nous assurons que nos programmes sont adaptés à chaque problématique et particularité locale afin d’en garantir la pertinence et l’efficacité. 

Les résultats se sont rapidement fait sentir, nous avons constaté une baisse très nette du nombre de grossesses non désirées, et du nombre d’abandons. 

Disposer de son corps n’est pas une option mais un droit. C’est pourquoi CARE développe des programmes de santé reproductive et sexuelle dans 30 pays dont la Roumanie.

16 jours sans peur, 16 histoires à découvrir

Pendant 16 jours, nous participons à la campagne mondiale “16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes”. Cette année, notre mot d’ordre est “sans peur”. Chaque jour, du 25 novembre au 10 décembre 2025, nous publierons sur nos différentes plateformes un contenu mettant en avant les initiatives pour lutter contre les violences faites aux femmes partout dans le monde : violences économiques, de santé… Rejoignez-nous sur nos différents canaux : Instagram, Facebook, LinkedIn et Bluesky, pour ne rien manquer.

En savoir plus

conférence diplomatie féministe à Paris 2025

Contrer l’offensive mondiale conservatrice contre les droits des femmes : 33 pays s’engagent !

La crise économique qui frappe le LIban a engendré une augmentation des violences faites aux femmes.

Liban. Être femme, c’est vivre dans l’ombre des violences

l'ONG CARE lutte contre les violences économiques faites aux femmes dans plus de 50 pays grâce à ses Associations Villageoises d'Epargne et de Crédit (AVEC)

Ces groupes de femmes rurales contre la pauvreté : comment ça marche ? Pourquoi ça fonctionne ?