Emilie, responsable des urgences, n’a pas froid aux yeux. Toujours à l’affût de l’actualité, elle est prête à agir et ce peu importe les circonstances. Quand elle n'est pas en mission sur le terrain à Madagascar, Haïti ou au Tchad, elle coordonne nos programmes d'urgences depuis Paris. Elle nous raconte son engagement humanitaire.
En quoi consiste ton travail chez CARE France ?
En tant que responsable, je coordonne le travail de l’équipe d’urgences de CARE France, composée de trois personnes.
Notre rôle est double : accompagner les bureaux pays dont nous avons la responsabilité directe (Liban, Cameroun, Madagascar) dans la préparation et la réponse aux urgences ; et soutenir les actions de premières urgences mises en place par notre réseau international.
Nous apportons un soutien financier et technique aux pays affectés par des catastrophes naturelles, tels que Cuba qui vient d’être dévasté par l’ouragan Irma, ou des conflits. Actuellement, nous travaillons sur deux crises longues : la guerre en Syrie, qui dure depuis plus de six ans et qui est à l’origine d’un véritable désastre humanitaire, et la crise du bassin du lac Tchad, largement oubliée par les médias et les bailleurs, qui affectent 11 millions de personnes.
Pourquoi as-tu décidé de t’engager auprès des CARE France ?
Pour un mélange de raisons professionnelles et personnelles.
Ça fait 11 ans que je suis travailleuse humanitaire. Je suis consciente de la chance d’être née dans un pays riche et stable et pour cette raison, j’ai toujours voulu aider ceux dont la vie se retrouve soudainement bouleversée par des crises ou des catastrophes. Je suis aussi très attachée aux principes humanitaires : humanité, indépendance, impartialité, neutralité. Je me retrouve dans ces valeurs.
J’ai rejoint CARE parce que j’avais envie de travailler dans un réseau international présent dans un très grand nombre de pays. La dimension internationale nous permet d’être plus agiles et réactifs dans notre réponse aux urgences.
Quel est ton souvenir le plus marquant chez CARE France ?
Il ne s’agit pas d’un souvenir particulier, mais plutôt d’un sentiment de fierté lié à la gestion du cyclone Enawo, survenu en mars dernier à Madagascar. Je me suis rendu compte de la qualité du travail de nos équipes locales, que ce soit dans la sensibilisation des populations en amont des catastrophes ou dans leur réponse d’urgence.
En tant que travailleur humanitaire, nous devons faire attention à ne pas être trop dans l’émotionnel afin de garder une attitude professionnelle mais aussi pour ne pas se perdre soi-même devant toutes les souffrances dont on est témoin.
Ce qui m’a le plus touchée, c’est peut-être ma rencontre avec les réfugiés centrafricains au Cameroun. Ils ont survécu à de terribles atrocités dans leur pays et à beaucoup d'épreuves durant leur fuite. J’ai constaté l’importance de nos activités psychosociales. À quel point cela pouvait les aider, d’une part, à se reconstruire et, d’autre part, à renforcer des liens familiaux éprouvés par les traumatismes.