Les ministres du développement et de l’éducation du G7 vont se réunir les 4 et 5 juillet à Paris, en présence d’États du G5 Sahel. Plusieurs enjeux clés sont au coeur de ces réunions ministérielles : le Sahel, le financement du développement, l’accès à un emploi décent ou encore l’éducation des filles. Les droits des femmes et des filles doivent être pleinement intégrés à l’agenda et le Women 7 appelle l’ensemble des pays du G7 à faire preuve d’ambition en la matière.
Mettre en place une diplomatie féministe au Sahel
Les réunions ministérielles de cette semaine portant sur les enjeux de développement et d’éducation sont des opportunités clés pour la France et les pays du G7 de mettre en oeuvre une diplomatie féministe, notamment au Sahel.
Cette approche féministe doit se décliner à deux niveaux.
- Dans la gouvernance, d’abord : les femmes et les associations féministes doivent être parties prenantes des systèmes de gouvernance dans le G7, dans le G5 Sahel, y compris dans le cadre de la prévention et résolution des conflits.
- Dans les réponses opérationnelles, ensuite : les droits des femmes et des filles doivent être intégrés dans toutes les initiatives des pays du G5 Sahel et du G7. L’Alliance Sahel en particulier, promue par la France dans le cadre du G7, ne peut pas ignorer la moitié de la population sahélienne et doit intégrer systématiquement les droits des femmes et des filles dans toutes ses actions.
Éducation et santé sexuelle : impliquer les femmes et les filles
Les enjeux d’éducation seront également au coeur de ces réunions ministérielles et doivent être centraux dans les politiques de développement des pays du G7. Une éducation inclusive et transformatrice des rapports sociaux de genre est essentielle à la réalisation d'autres droits et au développement durable des sociétés.
Les droits et la santé sexuels et reproductifs, et plus particulièrement l’éducation complète à la sexualité, sont au carrefour des enjeux d’éducation, de développement et de santé. Véritable outil, d'autonomisation, d'émancipation et de prévention des violences sexuelles et sexistes, l’éducation complète à la sexualité devrait appeler à un engagement fort des Etats pour son enseignement dans les systèmes éducatifs, au niveau national et international. C’est le maillon manquant de ces deux rencontres ministérielles.
Aujourd’hui, la région sahélienne est trop souvent examinée sous l’angle démographique, avec une pression mise sur les femmes qui porteraient seules la responsabilité du taux de fécondité élevé de certains pays. Discuter de ces enjeux par ce seul biais, sans y associer les femmes et les associations féministes, ne serait pas cohérent avec la diplomatie féministe défendue par la France et mènerait à des politiques publiques inefficaces. Seule une approche globale, basée sur les droits et la santé sexuels et reproductifs, permettra d’apporter des réponses efficaces et justes.
Augmenter l'aide publique au développement féministe
Enfin, pour mettre en oeuvre ces politiques féministes, le Women 7 demande à l’ensemble des pays du G7 d’augmenter significativement son aide publique au développement (APD) sensible au genre : 85% de l’ensemble de l’APD des pays du G7 doit intégrer le genre, comme objectif significatif ou principal d’ici 2025, dont au moins 20% dédiés à des projets ayant l’égalité de genre comme objectif principal. Ces réunions ministérielles sont une opportunité clé pour que les pays du G7 s’engagent collectivement à remplir cet objectif et à prioriser l’aide publique au développement sensible au genre.
La rencontre ministérielle Finances du G7 sera une dernière étape cruciale avant le sommet des leaders fin août à Biarritz. A 50 jours du sommet, il est temps plus que jamais d’acter de nouvelles avancées pour les droits des femmes et des filles.
Les recommandations du W7 : une coalition internationale d'associations féministes
Le W7 (Women 7) rassemble des organisations féministes des pays du G7 et du monde entier. Sa mission principale est de s’assurer que les pays du G7 prennent des engagements tant financiers que politiques en 2019 et au-delà, qui permettront d’avoir un impact concret et durable sur la vie des femmes et des filles partout dans le monde.
Pour en savoir plus :
Contacts presse
- CARE France : Laury-Anne Bellessa, bellessa@carefrance.org, 07 86 00 42 75
- Equipop : Lucie Daniel Experte Plaidoyer, lucie.daniel@equipop.org , 01 85 08 05 20
- PLAN International France : Michelle Perrot, Directrice Plaidoyer et Engagement des Jeunes, michelle.perrot@plan-international.org, 01 44 89 91 75