Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) a publié son dernier rapport aujourd’hui. Analyse des experts de l’ONG CARE à travers le monde :

Fanny Petitbon, experte climat de l’ONG CARE en France :

"Les conclusions de ce nouveau rapport du GIEC cristallisent l'injustice inhérente à la crise climatique : ce sont celles et ceux qui produisent le moins d'émissions qui souffrent le plus. C’est la preuve scientifique que les grands émetteurs, en particulier les pays du G20, doivent maintenant intensifier les réductions d'émissions afin de nous maintenir dans la limite de 1,5°C. C’est une action nécessaire pour pouvoir sauver des vies, limiter considérablement les dommages économiques et écologiques et retarder d'autres risques irréversibles à grande échelle.

Les grands émetteurs et les pays riches n’ont plus aucune excuse pour fermer les yeux, car les preuves sont là, et elles indiquent clairement que les pays et les populations les plus vulnérables ont besoin d'un soutien accru pour relever les défis du changement climatique. Nous savons ce que nous devons faire, nous savons pourquoi, et nous devons maintenant agir.”

Chikondi Chabvuta, responsable du plaidoyer pour l’ONG CARE en l'Afrique australe :

"Si les témoignages de ceux qui subissent déjà le changement climatique ne suffisent pas à toucher les gens, laissons la science guider nos décisions. Le rapport du GIEC voit notre réalité à travers une lentille scientifique et j'espère que ses conclusions aideront les pays en développement, qui sont également très vulnérables au changement climatique, à utiliser des données probantes pour élaborer des programmes et des investissements en matière d'adaptation, et à faire pression pour obtenir un financement des pertes et des dommages. La moralité et l'humanité doivent entrer en jeu. Nous avons besoin que les pays émetteurs cessent de soutenir des systèmes qui privent les pays vulnérables de tant de ressources : ce n'est pas seulement leur monde, nous y vivons tous."

MrityunjoyDas, coordinateur de programme humanitaire pour l’ONG CARE au Bangladesh :

"Le fait d'être un nano-émetteur de CO2 n'a pas épargné le Bangladesh. Les estimations actuelles en matière d'élévation du niveau de la mer estiment que le pays pourrait perdre 11 % de ses terres et que 18 millions de personnes seraient contraintes de quitter les zones côtières d'ici à 2050 si des mesures d'adaptation adéquates ne sont pas prises. Cela signifie que le Bangladesh pourrait être confronté à la plus grande migration de masse de l'histoire de l'humanité en raison du changement climatique d'ici 2100. Le rapport du GIEC doit encourager les gouvernements, et notamment les pays les plus riches, à mobiliser des financements pour l'adaptation, l'atténuation ainsi que les pertes et dommages."

Walter Mawere, coordinateur du plaidoyer et de la communication pour l’ONG CARE en Somalie :

"La Somalie est l'un des pays qui a le moins contribué au changement climatique mais qui a été le plus touché. Nos moyens de subsistance et donc nos vies sont en jeu si la tendance actuelle n'est pas inversée ou si des mesures d'adaptation ne sont pas prises. Le changement climatique a exacerbé la fréquence et la gravité des sécheresses. Après trois saisons consécutives sans pluies, près de 90 % de la Somalie se trouve dans une situation de sécheresse sévère, pour certaines régions c'est la pire sécheresse depuis 40 ans. Les camps de déplacés internes sont remplis d'éleveurs qui ont dû abandonner leur mode de vie habituel parce qu'ils n'ont plus de pâturages pour nourrir leurs animaux. Lorsqu’on nous parle d'objectifs climatiques à l'horizon 2050, je n'ose pas imaginer quelle sera la situation de ces communautés d'ici là."  

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