60 000 réfugiés sont bloqués en Grèce. De leurs pays d’origine à leur arrivée, en passant par les difficultés qu’ils rencontrent pour s’intégrer, CARE a recueilli leurs témoignages. Malgré des parcours différents, toutes et tous ont un point commun : le désir de retrouver les leurs, de reconstruire leurs vies et de retrouver un quotidien normal.
Jawad, 35 ans, a fui l’Iran avec sa fille, Ainza, 5 ans, et sa femme, Aida, 32 ans. Là-bas, les droits humains n’étaient pas respectés. La situation étant devenue trop difficile, ils ont décidé de venir en Grèce, en passant par la Turquie.
Après avoir fait leur demande d’asile, ils ont séjourné quelques temps dans un camp de réfugiés, mais les conditions de vie n’étaient pas humaines.
« Nous étions la seule famille iranienne parmi les Afghans, la situation était très difficile pour nous dans ce camp. J’ai eu du mal à l’accepter… Aujourd’hui, avec l’argent que nous recevons dans le cadre d’un programme mis en œuvre par CARE, nous pouvons louer un appartement et vivre dignement. Nous sommes tellement heureux… Vous ne pouvez pas imaginer à quel point ce camp était insalubre. »
L’attente, le désespoir, le vide juridique qui s’est créé autour de la situation des réfugiés ont engendré de véritables tensions.
« En Iran, je travaillais dans un hôpital. Pour améliorer notre situation et reconstruire notre vie, je cherche du travail, mais je ne trouve rien. Trois jours par semaine, nous prenons des cours de grec et les trois autres jours nous allons à l’église iranienne. Le dimanche, nous nous reposons. »
Amir a 40 ans. Il attend depuis déjà 6 mois de pouvoir rejoindre sa femme et fille de 3 ans, en Allemagne. C’est sûrement cette perspective qui lui permet encore de tenir face au vide qu’il affronte chaque jour.
« En Iran, j’étais manager en informatique mais ici je ne parviens pas à trouver du travail. Je continue à envoyer mon CV, en vain. Je ne suis pas le seul dans cette situation, nous sommes des centaines de milliers d’autres, mais très peu de postes sont disponibles pour nous. Je veux pouvoir travailler, légalement.
Je veux être créatif, me sentir utile pour la société mais aussi pour moi-même. En ce moment, je n’ai rien à faire. Je reste à la maison et dors toute la journée… Je suis en train de devenir fou. »
Grâce au soutien d’ECHO (service d’aide humanitaire de la Commission européenne), CARE soutient Amir avec une aide financière qui lui permet de payer son loyer et ses autres dépenses de base.
Avant d’être réfugiée en Europe, Soqrah, 25 ans, était réfugiée avec son bébé de 2 ans, en Iran. En tant qu’Afghane, elle n’avait aucun droit : ni celui d’étudier, ni même celui de pouvoir travailler. Chaque jour, avec son mari, ils vivaient dans la crainte d’être déportés.
Un jour, ils ont pris la décision de fuir pour l’Europe pensant que la situation s’améliorerait, mais aujourd’hui, ils doivent faire face à de nouveaux obstacles.
« Nous avons fui vers l’Europe pour vivre en sécurité et avec dignité mais encore aujourd’hui, nous souffrons. Nous ne pouvons pas travailler à cause de la barrière de la langue. De nombreux Grecs ne savent pas comment employer les demandeurs d’asile ou ceux qui ont récemment obtenu le statut de réfugié.
Je passe mes journées à la maison avec mon bébé. Je ne sais pas où l’amener, je ne crois pas qu’il y existe de jardin d’enfants, alors je reste auprès de lui, toute la journée. Mon mari part tous les jours pour chercher du travail ; c’est dur pour nous de rester à la maison, sans rien faire. Grâce au soutien financier de CARE, nous avons au moins la chance de vivre dans un appartement salubre. »
L’action de CARE en Grèce
Grâce au soutien et aux financements de la Commission européenne (ECHO) et du ministère des Affaires étrangères français, CARE France a pu apporter une aide d’urgence vitale à de nombreux réfugiés en Grèce. CARE accompagne également les réfugiés dans leur intégration par le biais de formations professionnelles, d’aide juridique et psychosociale, mais aussi de soutien scolaire et, pour les plus jeunes, de conseils sur leur orientation.