Si le silence commence à se briser autour du harcèlement sexuel au travail, il reste encore un lourd tabou. C'est d’autant plus vrai dans les pays dépourvus de lois contre ces agressions. CARE a lancé un programme pour libérer la parole des femmes et mettre fin aux violences sexuelles. Nous rendons hommage à ces femmes courageuses. 

CARE France est une ONG de solidarité internationale
© CARE

« Le harcèlement est partout »

Au Cambodge, Maly témoigne de la banalisation du harcèlement sexuel dans les usines textiles :

« En tant qu’infirmière à l’usine, j’ai vu de nombreux comportements inappropriés. Les hommes disent qu’ils plaisantent mais ce n’est pas normal. Les femmes ont peur lorsque les hommes les sifflent ou flirtent avec elles. Elles craignent que les hommes les touchent. La plupart des femmes sont gênées lorsqu’on parle de harcèlement. Elles veulent à tout prix éviter la confrontation. ».

Briser le silence autour du harcèlement n’est pas une chose facile. Peur des représailles, manque d'écoute… Pourtant, de plus en plus de femmes réalisent que la dénonciation est la première étape pour mettre fin aux violences. C’est le cas de Naznin au Bangladesh : 

« Avant, on gardait nos problèmes pour nous car on avait peur. Nos supérieurs ne nous écoutaient pas. Mais, si on ne parle pas, comment voulez-vous que les gens comprennent ce que nous endurons ? Si on ne dénonce pas le harcèlement, si on n’en parle pas, comment règlera-t-on le problème ? ». 

Briser le silence

Des milliers de femmes fortes et courageuses ont décidé de faire entendre leurs voix. En Équateur, les travailleuses domestiques, particulièrement touchées par le harcèlement sexuel au travail, se sont regroupées et unies : 

« C’est bien mieux de se battre aux côtés d’autres femmes. Lorsque nous sommes ensemble, les gens nous écoutent. C’est important d’oser parler. Si nous restons muettes, si les gens se taisent, la situation n’évoluera pas et les agressions ne cesseront jamais », explique Elizabeth, longtemps victime de violences. Mère et grand-mère, elle a choisi de se battre pour l’avenir : « Je veux protéger mes enfants des atrocités que j’ai enduré à leur âge. ».

Afin de soutenir les femmes qui brisent le silence et d’encourager de telles pratiques, CARE a mis en place des programmes en Amérique Latine et en Asie. Le but ? Mettre fin au harcèlement sexuel par la mise en place de lois nationales et de règlements dans les entreprises. Nos équipes soutiennent les travailleuses en les informant sur leurs droits et en les aidant à les revendiquer. Les femmes se sentent ainsi plus en sécurité et osent parler. C’est ce qu’explique Reaksa, 20 ans et victime de harcèlement dans l’usine textile où elle travaille au Cambodge : 

« Le programme de CARE m’a donné le courage d’affronter ces violences. Je me sens en sécurité et heureuse désormais ! »

Car l'important c’est aussi de changer les mentalités. Pour cela, CARE mène des ateliers et des campagnes de sensibilisation. Rotha, travailleuse dans une usine au Cambodge, témoigne :

« Au travail, des hommes me sifflaient et m’alpaguaient. Un jour, j’en ai eu assez et j’ai choisi de dire la vérité. Je n’ai plus peur. Et je veux que tout le monde ait conscience de ce qui est approprié ou non, de ce qui relève du harcèlement ou non. ». 

Rejoignez notre mobilisation mondiale : Au boulot #ViolenceZero !

Près d'une femme sur deux a été victime de violence ou de harcèlement sexuel sur son lieu de travail, dans le monde. CARE lance une pétition mondiale pour demander aux gouvernements, qui se réuniront le 28 mai, d’adopter la toute première convention internationale contre les violences et le harcèlement au travail. Votre voix a le pouvoir de changer les choses. Utilisez-la !