Aujourd'hui, c'est la fête du travail ! Si la parole des femmes se libère peu à peu dans le milieu professionnel, nombreuses sont celles à travers le monde qui subissent le harcèlement sexuel au quotidien. Nary en a longtemps fait partie avant de s’engager aux côtés de CARE pour briser le silence. Découvrez son témoignage.
« J’ai connu le harcèlement sous de nombreuses formes »
Blagues douteuses, propositions indécentes, attouchements, Nary a été victime pendant des années de harcèlement sexuel au travail. Dans le bar-karaoké dans lequel elle travaillait, les clients avaient des réflexions et des gestes déplacés, sous les yeux de son patron.
« Certains clients m’ont demandé de dormir avec eux. Mes collègues étaient dans la même situation. Il est déjà arrivé qu’ils nous touchent de force. Lorsque nous refusions, ils devenaient violents. Mon patron était au courant de cela. »
Dans son milieu qui fait l’objet de nombreux préjugés au Cambodge, le harcèlement est devenu banal. Presque normalisé.
« Mon travail est mal perçu par mon entourage et il n’existe aucune loi ou formation autour du harcèlement. Alors les femmes l’acceptent. »
La situation de Nary est loin d’être un cas isolé. Dans le monde, près d’1 femme sur 2 est victime de harcèlement au travail. Briser le silence est souvent difficile pour ces femmes : culpabilité, crainte de perdre leur source de revenu, absence de soutien de la part de leur entourage. Sans règlementation efficace contre ces pratiques, beaucoup n’osent pas en parler et vivent dans une peur quotidienne.
Sensibiliser pour libérer la parole des femmes
En Asie et en Amérique latine, CARE agit pour permettre aux femmes de se sentir en sécurité au travail. Comment ? En sensibilisant les entreprises et les décideurs au harcèlement sexuel et en informant les femmes sur leurs droits. C’est notamment le cas au Cambodge dans les entreprises de textiles, ou encore dans le milieu du divertissement dans lequel travaille Nary.
Après avoir été sensibilisée par nos équipes, elle est devenue une véritable ambassadrice des droits des femmes et lutte contre le harcèlement aux côtés de CARE. Elle a participé à la création d’une association qui permet de libérer la parole des femmes et sensibiliser les entreprises.
« Nous avons sensibilisé des salariés à leurs droits, à l’importance de dénoncer les abus. Nous sensibilisons aussi les propriétaires des bars. CARE a travaillé dur pour changer les mentalités. Nous avons commencé à voir des changements. »
Plus d’un tiers des pays dans le monde n’ont pas de loi ou de règlementation contre le harcèlement. Cela doit changer !
Exigeons une convention internationale pour protéger les femmes au travail !
- Près d'une femme sur deux a été victime de violence ou de harcèlement sexuel sur son lieu de travail, dans le monde. CARE se bat pour l'adoption de la toute première convention internationale contre ces violences.
- Si les États, les employeurs et les syndicats ont approuvé le principe de cette convention il y a quelques mois, il reste encore beaucoup à faire. Que contiendra le texte de cette prochaine convention qui sera votée en juin 2019 ? Sera-t-il suffisamment ambitieux pour protéger toutes les femmes, partout dans le monde ? Nos équipes se mobilisent pour ça !