Vous souvenez-vous d’Arunny ? Cette jeune femme était victime de harcèlement sexuel dans son usine au Cambodge. Chaque jour, elle subissait des propos tels que : « Mate la petite. Elle a une sacrée paire de seins. » Un an après la mise en place de nos actions, le harcèlement a cessé et Arunny peut enfin travailler en toute sécurité.
« Lorsque j’en ai parlé, on ne m’a pas prise au sérieux. »
« Mon patron abusait de son pouvoir et profitait de moi. Chaque fois qu'il me voyait seule, il me harcelait physiquement. Il venait derrière moi et me prenait dans ses bras ».
Quand nos équipes cambodgiennes ont rencontré Arunny il y a un an, la jeune femme faisait partie des 235 millions de femmes dans le monde qui ne disposent d’aucune protection contre le harcèlement et les violences au travail. Remarques et gestes déplacés étaient son quotidien.
Comme de nombreuses femmes, Arunny n’osait au début pas dénoncer les agissements dont elle était victime dans son usine de confection.
« Je ne savais pas à qui m’adresser. Puis lorsque j’en ai parlé, on ne m’a pas prise au sérieux, les gens pensaient que c’était une blague. »
« Aujourd’hui, personne n'ose plus harceler les femmes dans mon usine »
CARE travaille dans des usines au Cambodge et dans toute l’Asie du sud-est comme celle d’Arunny pour sensibiliser au harcèlement sexuel et encourager l’adoption de lois et de règlementations contre ces violences.
Et ces actions ont des impacts immédiats : les craintes de harcèlement sexuel ont baissé de 20 % pour les travailleuses de sept usines du pays.
« Dans mon usine, tout le monde a reçu une formation sur ces sujets et des règles ont été adoptées », témoigne Arunny. « Les gens savent désormais que des propos tels que ‘Tu sais que tu m'excites’ ou des attouchements ne sont pas corrects. Nous avons également un comité sur le harcèlement sexuel, afin que les victimes osent venir en parler. »
Notre objectif est de permettre aux femmes de se sentir en sécurité sur leur lieu de travail. Un droit des plus élémentaires, non ?
CARE s'engage contre le harcèlement au travail
Près d'une femme sur deux a été victime de violence ou de harcèlement sexuel sur son lieu de travail, dans le monde. CARE se bat pour l'adoption de la toute première convention internationale contre ces violences. Si les États, les employeurs et les syndicats ont approuvé le principe de cette convention il y a quelques mois, il reste encore beaucoup à faire. Que contiendra le texte de cette prochaine convention qui sera votée en juin 2019 ? Sera-t-il suffisamment ambitieux pour protéger toutes les femmes, partout dans le monde ? Nos équipes se mobilisent pour ça !