À 23 ans, Sunita a permis à sa famille de faire face aux impacts du changement climatique. Avec l’aide de CARE, cette jeune agricultrice indienne a adopté des techniques respectueuses de l’environnement et économes en ressources. 

L'association CARE mène des programmes d'adaptation au changement climatique
Avec l'aide de CARE, Sunita arrive à faire face aux impacts du changement climatique.  © CARE / 2017

« Depuis plusieurs années, nos récoltes agricoles étaient très faibles. »

« Je vivais l’un des moments les plus difficiles de ma vie quand les équipes de CARE sont venues nous parler », se souvient Sunita, une jeune agricultrice de 23 ans.

Sunita fait partie de la minorité Adivasi. En plus des nombreuses discriminations auxquelles les Adivasi font face, les membres de cette communauté subissent les effets du changement climatique. Dans la région de Chattisgarh où vit Sunita, les précipitations ont baissé de 10 à 15% entre la première et la seconde moitié du 20e siècle. Ces dérèglements affectent fortement les populations locales qui dépendent essentiellement des ressources agricoles.

« Depuis plusieurs années, nos récoltes étaient très faibles. Nous avions d’importantes difficultés financières », se souvient Sunita. 

Les membres de sa famille n’ayant pas de quoi se nourrir, ils ont contracté de lourds prêts auprès de créanciers locaux.

« Mon mari quittait régulièrement le village pour chercher du travail. En son absence, je devais assumer beaucoup de responsabilités : je travaillais dans les champs ou comme femme de ménage, je devais m’occuper de la maison et cuisiner pour mon petit garçon, mon beau-frère et ma belle-mère. »

« Je suis très optimiste pour nos récoltes de cette année. »

Depuis deux ans, la situation de Sunita s’est améliorée. Elle a rejoint le comité de développement de son village mis en place par CARE. Elle a reçu une aide technique afin d’adopter de meilleures pratiques agricoles, grâce au système de riziculture intensive (SRI). Cette méthode permet d’améliorer considérablement les rendements en espaçant les plants, limitant la consommation d’eau et ne nécessite pas d’intrants chimiques. 

« J’ai beaucoup appris : désormais, je repique des plants plus jeunes, j’utilise une machine manuelle pour retirer les mauvaises herbes et du vermi-compost… L’année dernière, j’ai pu récolter 15 quintaux de riz. Je n’en obtenais que 7 avec nos méthodes de production traditionnelles », explique Sunita avec le sourire.

Cette année, Sunita espère faire encore mieux. Elle va tester une variété de riz appelée Pratikshya : ce riz naturel adapté aux conditions locales devrait lui apporter un plus fort rendement.

« Je suis très optimiste pour nos récoltes de cette année. J’encourage les autres agricultrices de mon village à adopter ces techniques ! »

« J’ai réussi à mettre de côté 3 000 roupies. »

Aujourd’hui, le mari de Sunita n’a plus besoin de quitter sa famille pour trouver du travail et subvenir aux besoins des siens. Grâce à ses meilleures récoltes et à sa participation à une association villageoise de crédit et d’épargne créée par CARE, Sunita a également pu rembourser les prêts contractés par sa famille.

« J’ai réussi à mettre de côté 3 000 roupies. Et maintenant si nous avons besoin d’argent, notamment pour des soins médicaux, je l’emprunte à notre groupe avec des taux d’intérêts raisonnables. »

Une belle histoire de solidarité villageoise !