CARE soutient les populations tribales et marginalisées Adivasi à faire face aux impacts du changement climatique et aux dégradations environnementales dans le centre-est de l’Inde. Babi Toppo, l’une de nos bénéficiaires, décrit les actions d’adaptation mises en place par son village et la participation des femmes à ce processus.
Une baisse des rendements agricoles causée par le changement climatique
En Inde, les communautés tribales Adivasi sont victimes de fortes discriminations sociales et économiques. Ces populations sont également fortement affectées par les effets du changement climatique, notamment la baisse des précipitations et des rendements agricoles :
« Avant, mes récoltes de riz me permettaient de nourrir ma famille et de payer les frais de scolarité de mes trois enfants âgés de 11, 12 et 15 ans. Avec la perte de rendement de mes cultures, notre situation était devenue difficile. Nous ne savions pas comment nous en sortir. Nous dépendions essentiellement des revenus de mon mari qui est maçon », témoigne Babi Toppo, 40 ans.
CARE aide ces populations à s’adapter au changement climatique tout en luttant contre les inégalités de genre qui exacerbent la vulnérabilité des femmes : une action qui passe notamment par le soutien à la participation des femmes aux prises de décision.
La lutte contre les inégalités de genre
Babi a été élue présidente du comité de développement de son village, il y a deux ans.
« Les femmes participent aux actions mises en place par CARE, telles que les associations d’épargne et de crédit. Elles ont pu diversifier leurs sources de revenus et ne dépendent plus totalement des récoltes de riz. Avant, les femmes n’avaient pas l’habitude de se réunir. Maintenant, nous pouvons échanger sur nos difficultés. Nous sommes solidaires les unes des autres. Je n’hésite pas à faire entendre ma voix ou à échanger avec d’autres personnes, hommes ou femmes », explique Babi.
La mise en place de pratiques d’adaptation au changement climatique
Au sein du comité villageois, Babi a contribué à l’élaboration et à la mise en place d’un plan d’adaptation sur trois ans qui s’est décliné en diverses actions : valorisation de pratiques agro-écologiques durables, rénovation de puits et des systèmes de gestion de l’eau, création d’écoles agricoles pour favoriser le partage des bonnes pratiques.
Les personnes les plus vulnérables possédant moins de 2 acres de terres et dont les rendements ont fortement baissé en ont été les premières bénéficiaires. Parmi elles, Babi qui a ainsi pu creuser un trou représentant 5% de sa parcelle lui garantissant de recueillir l’eau de pluie, de reconstituer les nappes phréatiques et de conserver l’humidité des sols.
« Grâce à ce système, nous avons des récoltes régulières notamment durant la mousson entre juin et septembre. L’année dernière, j’ai pu vendre deux quintaux de riz et payer l’école de mes enfants. J’ai aussi cultivé des légumes et des légumineuses qui sont pleins de vitamines. Nous les consommons et les vendons. Avant, nous n’avions aucune alternative au manque de récolte », raconte Babi.
* Un témoignage recueilli par Louise Bonnet, membre de CARE France, lors d'une mission en Inde