Malgré les alertes répétées de la communauté  scientifique depuis les années 1980, les principaux pays pollueurs n’apportent toujours pas une réponse à la hauteur de l’urgence climatique. Résultat ? Les impacts sont de plus en plus violents et fréquents, et ne se limitent plus aux pays du Sud particulièrement vulnérables. Les pluies torrentielles qui ont causé des inondations meurtrières en Allemagne et en Belgique en sont le triste exemple. Réaction de Fanny Petitbon, experte climat de l’ONG CARE :

Cette catastrophe est bien une catastrophe climatique

À mesure que les heures passent, le bilan de ces inondations ne cesse de s’alourdir : déjà plus d’une centaine de personnes ont trouvé la mort, des centaines d’autres sont encore portées disparues, ce qui laisse présager le pire. 200 000 foyers sont privés d’électricité, des maisons ont été détruites emportées par les eaux ou des glissements de terrain comme à Cologne. Le volume anormalement élevé de précipitations atteint en un si court laps de temps ne laisse pas de place au doute : cette catastrophe est bien une catastrophe climatique.

Elle touche deux pays qui ont pourtant les moyens humains, matériels et financiers pour y faire face : évacuation préventive par les pompiers, hélicoptères mis à disposition. Imaginez lorsque la même chose survient dans les pays du Sud moins bien préparés et équipés ? Le bilan serait encore plus dramatique. Alors qu'ils en sont les moins responsables, les pays du Sud sont ceux qui continuent de payer le plus lourd tribut du changement climatique.

Il est encore possible de limiter l’ampleur des impacts climatiques

À force de traîner des quatre fers pour accélérer l’action climatique et de considérer le changement climatique comme une menace lointaine, voici les pays du Nord eux aussi rattrapés par la crise. Ces derniers jours, de tristes records se sont multipliés : plus de 47°C en Espagne et 49°C au Canada où un village entier est parti en fumée, des pluies torrentielles dans le sud-ouest de l’Angleterre et au Népal.

Il n’existe pas de vaccin contre le changement climatique mais il est encore possible de limiter l’ampleur de ces impacts en réduisant drastiquement les émissions de gaz à effet de serre et en augmentant rapidement et massivement les financements pour soutenir l’adaptation des pays et communautés les plus vulnérables. Si nous n’agissons pas tout de suite, nous continuerons de subir des phénomènes météorologiques de plus en plus extrêmes - sécheresse, pluies, inondations – d’autres personnes mourront et les États ne pourront pas dire qu’ils n’ont pas été prévenus.” 

L'action de CARE contre le changement climatique

La lutte contre les impacts climatiques est l’une de nos priorités sur le terrain et rejoint la lutte contre l'extrême pauvreté et les injustices.

  • CARE soutient les populations affectées par des chocs climatiques ponctuels (tempête, inondations) ou de long terme (variabilité des saisons et des précipitations).
  • CARE met en place des programmes de préservation de l'environnement et d'adaptation au changement climatique : soutien agricole aux communautés qui souffrent de la disparition des glaciers ; mise en place de réseaux d'accès à l'eau ; projets de plantation de mangroves et de restauration de systèmes de défense côtiers.
  • CARE participe également aux négociations internationales sur le climat et mène des actions de plaidoyer pour inciter les gouvernements à mettre en oeuvre des politiques climatiques ambitieuses.

Contact média

Fanny Petitbon est disponible pour des interviews, contactez Camille Nozières : nozieres@carefrance.org07 86 00 42 75