Hado fait un travail traditionnellement réservé aux hommes. Après s'être heurtée à de nombreuses critiques, elle a réussi à se faire respecter par l'ensemble de sa communauté. Rémunérée par CARE, elle supervise les citernes d’eau dans le camp de réfugiés de Dadaab, au Kenya.
Hado est fière de contribuer à l’approvisionnement en eau des réfugiés.
Habituellement, les femmes se réunissent aux citernes d’eau lorsqu’elles viennent chercher de l’eau pour leur famille. C’est une tâche, traditionnellement réservée aux filles et femmes, qu’effectuait Hado avant de venir à Dadaab en 1997.
Aujourd’hui, la jeune femme de 28 ans veille à ce que chaque réfugié du camp de Dadaab reçoive 33 litres d’eau propre par jour.
« Je suis fière d’avoir un emploi. Pour moi, c’est très important d’avoir des responsabilités, pas seulement à la maison mais aussi dans le camp » dit la jeune femme en souriant.
Dans le cadre d’un programme mis en place par CARE et financé par ECHO*, Hado contribue au système d’approvisionnement qui apporte près de cinq millions de litres d’eau par jour à plus de la moitié de la population du camp, soit 160 000 réfugiés.
Depuis 25 ans, CARE travaille pour et avec les réfugiés.
Hado est l’une des 1 600 réfugiés rémunérés par CARE. Ces femmes et ces hommes travaillent à nos côtés pour l’approvisionnement en eau, la distribution de nourriture ou la mise en place de sensibilisations sur l’hygiène.
« L’autonomisation des femmes et la promotion de l’égalité de genre font partie de nos principales préoccupations », explique Nixon Otieno, responsable de projet pour CARE à Dadaab.
« En Somalie, je n’avais pas le droit de sortir de la maison. Je n’ai jamais pu aller à l’école. Mais beaucoup de choses ont changé depuis que je suis arrivée à Dadaab », témoigne Hado.
Hado a dû se battre pour que son rôle soit accepté
Après avoir fui la guerre civile et la sècheresse en Somalie, Hado s’est mariée dans le camp de Dadaab. Elle a eu des enfants et est devenue chef de famille quand son mari est décédé.
« Après la mort de mon mari, il nous fallait de l’argent pour survivre. J’ai été voir le panneau des offres d’emploi. J’ai d’abord été formée pour faire de la promotion santé, puis j’ai travaillé dans l’un des comités de CARE pour l’eau jusqu’à ce que je postule au poste de garde de sécurité pour les citernes d’eau », explique Hado.
« Au début, les hommes venaient me voir pour se plaindre, mais je ne les ai pas écoutés. Je me suis contentée de faire mon travail. Maintenant, ils savent que je prends mon travail au sérieux et que j’approvisionne la communauté en eau sans retard. Maintenant, tout le monde a foi en moi – même les hommes », dit Hado.
Hado souhaiterait que les femmes puissent prendre leur vie en main
Avec la petite somme d’argent qu’elle reçoit de CARE, Hado achète principalement des fournitures scolaires pour ses enfants. Hado veut qu’ils puissent pourvoir à leurs besoins plus tard, sans dépendre des rations alimentaires mensuelles distribuées par les organisations humanitaires. Elle aimerait aussi voir les femmes avoir un statut plus élevé dans la société somalienne.
« Des fois, nous devons tenir tête aux hommes. Assumer des responsabilités m’a aidé à avoir confiance en moi. J’espère que de plus en plus de femmes auront la possibilité de prendre leur vie en main », dit Hado.
* ECHO : direction générale pour la protection civile et les opérations d'aide humanitaire européennes de la Commission européenne.