Lorsqu’une crise éclate – que ce soit une épidémie, un conflit, une catastrophe naturelle - les femmes sont les premières victimes. La crise sanitaire mondiale que nous vivons n’échappe malheureusement pas à la règle : entre mars et juin le ministère de la Santé du Kenya a enregistré une hausse significative des violences, et notamment des viols sur mineurs. Les équipes et partenaires de l'ONG CARE sur le terrain tirent la sonnette d’alarme face à cette terrible situation.

Les chiffres annoncés par le ministère de la Santé au Kenya sont alarmants : 5000 personnes ont dû recevoir des soins suite à un viol durant la période de pandémie, 70% sont des mineurs et 95% des filles, le plus souvent agressées par un membre de leur famille. Les grossesses précoces faisant suite à ces agressions ont elles aussi augmenté : à Nairobi, 2 432 filles âgées de moins de 14 ans sont tombées enceintes.

« La pandémie a eu des dommages collatéraux avec une augmentation significative des violences : entre mars et juin, les chiffres des violences ont augmenté de 7% par rapport à la même période l’an dernier, et dans plusieurs régions du pays, cette hausse s'élève à 30% ! Les cliniques soutenues par CARE, dans l'ouest du Kenya, nous ont rapporté une augmentation des cas de viols et d'incestes pendant la pandémie. Forcées de rester à la maison, les mesures de quarantaine et de couvre-feu ont rendu les femmes plus vulnérables aux agressions sexuelles, » explique Dorothy Aseyo, responsable du programme Women’s voice de l'ONG CARE au Kenya.

Une telle augmentation des violences sexuelles avait déjà été observée durant l’épidémie d'Ebola : les écoles de Sierra Leone ont été fermées pendant neuf mois par mesure de prévention et le pays a alors enregistré une hausse des grossesses précoces. Environ 18 000 adolescentes sont tombées enceintes, pour la plupart victimes d’agressions de la part de parents ou de voisins.

Les femmes et filles du monde entier sont plus fortement impactées par les crises. C’est pourquoi l’ONG CARE prend en compte leurs besoins spécifiques dans tous ses projets. Nous appelons les gouvernements à en faire autant ainsi qu’à veiller à ce que les droits des femmes soient protégés, notamment à travers une participation active des femmes aux prises de décision.

Contact médias

Des porte-paroles de CARE au Kenya sont disponibles pour des interviews. Contactez Camille Nozières, nozieres@carefrance.org, 0786004275