Plus d’une semaine après la double explosion qui a touché Beyrouth au Liban, les populations sont encore sous le choc. Alors que les équipes de CARE sont à pied d’œuvre sur place pour soutenir les plus touchés et les aider à se reconstruire, Farouk et sa fille partagent avec nous leur témoignage sur ce jour qui a changé leur vie.
« C’était l’apocalypse » : à Beyrouth, des milliers de personnes ont tout perdu en quelques secondes
Pour Farouk et sa fille Tala, avoir survécu à la double explosion qui a dévasté plusieurs quartiers de Beyrouth relève du miracle. La famille, qui vit à Chekka, une ville côtière au nord de Beyrouth, était en visite dans la capitale ce mardi 4 août. En fin d’après-midi, ils se trouvaient dans leur voiture sur l’un des parkings de la ville.
« Nous regardions le centre-ville et le port et nous nous sommes dit : que Beyrouth est belle », déclare Tala, 16 ans.
Pour pouvoir mieux admirer la ville, Tala a baissé les vitres de leur 4X4 et Farouk a ouvert la porte pour sortir de la voiture. Et puis il y a eu l'explosion.
« La déflagration m'a propulsé à deux mètres au-dessus du sol ... C'était l'apocalypse. Dans le parking, il y avait d'autres voitures avec des gens à l'intérieur. Ils sont tous morts. Ils avaient les vitres de leurs voitures fermées et c'est l'explosion et les bris de verre qui les ont tués », témoigne Farouk.
Comme pour des millions de Libanais et Libanaises, le choc est immense. Une grande partie de la ville a été détruite en quelques secondes, tout comme la vie de nombreuses familles, qui ont tout perdu : des proches, mais aussi leurs maisons, leur lieu de travail et leur source de revenu. Cette catastrophe survient alors que le pays souffre déjà d’une crise économique profonde.
« Nous reconstruirons Beyrouth pierre par pierre » : l’incroyable courage de la population libanaise
Malgré la violence du drame et le traumatisme qu’ils ont subi, Farouk et Tala parcourent chaque jour 60 km depuis leur village de Chekka pour se rendre à Beyrouth et apporter leur aide.
Ils ramènent des sandwichs, des manakichs (des crêpes traditionnelles libanaises garnies de thym et de fromage), qu’ils partagent avec celles et ceux qui ont tout perdu et qui tentent aujourd’hui de survivre dans les quartiers de Mar Mikhael et Gemayze, les plus touchés de la ville. Des maisons et des rues il ne reste rien ou peu.
Mais Farouk et Tala gardent espoir et sont un formidable exemple de la solidarité qui s’est mise en place dans les rues de Beyrouth dès le lendemain du drame.
« Nous viendrons à Beyrouth tous les jours ! Nous aiderons avec les moyens limités dont nous disposons ! C'est le moins que nous puissions faire… » dit-il.
« Nous reconstruirons Beyrouth pierre par pierre et nous resterons la tête haute ! », affirme Tala.
L'Alliance Urgences : CARE et 5 ONG s'unissent pour aider la population libanaise
Pour faire face à l'urgence, CARE unit ses forces avec cinq ONG, mobilisées sur le terrain. Parce que notre priorité est de répondre aux besoins immenses de la population libanaise, et parce qu'ensemble sommes plus forts et complémentaires.
C'est l'Alliance Urgences : un mouvement solidaire de 6 ONG (Action Contre la Faim, CARE France, Handicap International, Médecins du Monde, Plan International et Solidarités International), qui se mobilisent ensemble pour aider les plus vulnérables à faire face aux crises.