Trois mois après les explosions de Beyrouth, les victimes ont besoin de l’aide urgente des ONG pour reconstruire leurs maisons. Beaucoup de familles craignent l’arrivée de l’hiver. Voici le témoignage de Jeanine, soutenue par CARE.

Liban explosion destruction appartement
© CARE

« J’ai trouvé ma mère dans notre appartement,                            sous les débris. »

« C’est un miracle qu’on ait survécu à l’explosion », raconte Jeanine depuis son appartement situé juste en face du port de Beyrouth.

« Depuis la rue, j’ai vu mon immeuble être frappé par l’explosion, la porte d’entrée a été balayée. J’étais sous le choc, couverte de poussière et de bris de glace, mais j’ai couru pour aider ma mère. Je l’ai trouvé dans notre appartement, sous les débris. Elle saignait. Je ne sais pas où j’ai trouvé la force de la porter sur deux étages. Je me suis effondrée une fois qu’on était dans la rue. »

Dans le quartier de Mar Mikhael, l’explosion qui a touché la ville de Beyrouth, le 4 août dernier, a fait des centaines de victimes et de blessés. Julie, la mère de Jeanine a 61 ans. Elle a reçu 200 points de suture dans le dos à cause de bris de glace. Outre leurs blessures, la famille de Jeanine a vu l’explosion emporter leur maison et leur travail. 

« Toutes les portes et vitres de notre appartement ont été soufflées par l’explosion. Et dans les jours qui ont suivi la catastrophe, il y a eu beaucoup de panique et de pillage : le peu de meubles que nous avions a été volé. À ce moment-là, on ne savait pas comment s’en sortir, comment reconstruire. Je suis la seule à travailler car mon père de 78 ans ne peut plus travailler dans son salon de coiffure. Plusieurs tendons de sa main droite ont été déchirés. »

Liban explosion destruction appartement aide CARE
© CARE

Pour les Libanais, chaque jour est rempli d’angoisse.

Pour beaucoup d’habitants de Beyrouth, la situation est extrêmement difficile. Depuis plus d'un an, le Liban est frappé par la plus grave crise économique de son histoire. Et les impacts de la pandémie du Covid-19 n’ont fait qu’aggraver les choses. Ces derniers mois ont été une véritable descente aux enfers pour l’ensemble du pays. Beaucoup de familles n’ont plus de quoi nourrir leurs enfants.  

Aujourd’hui, 55% de la population libanaise vit sous le seuil de pauvreté. Et ce seuil pourrait passer à 80% d’ici la fin de l’année. 

Aider à reconstruire

Et les 300 000 personnes affectées par l’explosion de Beyrouth ont besoin de l’aide des ONG pour reconstruire leurs habitations avant l’arrivée de l’hiver. Jeanine et sa famille ont été soutenus par CARE et son partenaire local, l'association Nusaned. 

« Notre appartement a été rénové : les fenêtres, les portes, la cuisine, la salle de bain. Pour l’instant, nous sommes les seuls dans l’immeuble à pouvoir revenir chez nous. Et le quartier est tout aussi désert. Tout a été totalement dévasté. C’est dur mais c’était encore plus dur de ne plus vivre ici. Enfant, j’ai grandi dans ce quartier puis j’y ai vécu toute ma vie. Je me sentais comme un poisson hors de l’eau loin de chez moi », raconte Julie, la mère de Jeanine, encore éprouvée psychologiquement par le choc.

Dans l’une des pièces de leur appartement, des sacs en plastiques sont empilés. 

« C’est toute notre vie », explique Julie. « Après l’explosion, nous avons rassemblé toutes nos affaires couvertes de débris et de morceaux de verre dans ces sacs. J’espère que j’aurais bientôt le courage de les ouvrir. Ma vie a été changée à jamais par cette catastrophe. »

Nous avons aidé plus de 14 000 personnes grâce à vos dons.

Grâce à l’engagement de nos donatrices et donateurs, nos équipes libanaises ont aidé plus de 14 000 personnes au cours des trois derniers mois. Face à la dégradation de la situation économique et sanitaire, nous restons mobilisés:

  • Pour distribuer des colis alimentaires et des repas chauds.
  • Pour fournir des kits d’hygiène et limiter la propagation du Coronavirus. 
  • Pour apporter un soutien psychosocial aux populations traumatisées.
  • Pour proposer des solutions d’hébergement et reconstruire les habitations des plus démunis. 
  • Pour soutenir des petites activités génératrices de revenus et le développement des compétences des femmes et des filles. 

Soutenez les Libanais. Faites un don !