Déjà en proie à une terrible crise économique, la pandémie mondiale de Covid-19 n’a fait qu’aggraver la situation au Liban. L’inflation atteint des taux records et la moitié de la population rencontre désormais des difficultés à se nourrir : les prix de la majorité des produits, dont les plus essentiels comme le lait, le riz et le sucre, ont triplé. Les équipes de CARE au Liban alertent sur la gravité de la situation :
Certains échangent les jouets de leurs enfants pour pourvoir manger
« Ce qui se passe aujourd’hui au Liban, c’est bien plus qu’une crise socio-économique, c’est une véritable crise humanitaire ! Avoir accès à de la nourriture est désormais un défi pour plus de 50% de la population. On voit des gens fouiller dans les poubelles pour trouver de quoi manger. Des groupes se sont constitués sur Facebook où les gens échangent des vêtements contre des couches pour leurs bébés, d’autres échangent leurs meubles, les jouets de leurs enfants contre un peu d’argent pour pouvoir manger. La situation est vraiment catastrophique », alerte Bujar Hoxha, directeur de CARE au Liban.
Au Liban, le Coronavirus a exacerbé la plus importante crise économique que le pays ait connu depuis 1990. Depuis octobre dernier, les prix des denrées alimentaires ne cessent de grimper. En l’espace de quelques mois, la valeur de la livre libanaise a chuté d’une façon vertigineuse sur le marché des changes : de 1500 livres en octobre dernier, le dollar US est à 9000 livres aujourd’hui.
Au Liban, des gens voient leur vie basculer chaque jour
« J’ai toujours été pauvre mais les choses ont vraiment empiré depuis trois ans pour atteindre leur paroxysme avec le Covid-19. Avec le confinement, mon mari ne travaillait plus et nous n’avions plus de quoi manger. Maintenant, nous ne mangeons plus de viande ou de poisson. Au lieu d’un kilo de riz, j’en achète un demi. Pour les pommes de terre, au lieu de trois kilos j’achète un kilo et demi. Mais j’ai de la chance. Je n’ai pas de loyer à payer. Ceux qui doivent payer un loyer meurent de faim », explique Suzanne, 42 ans, couturière à Tripoli.
« Il faut que la communauté internationale, en concertation avec les décideurs politiques libanais, réagisse de manière imminente. Le temps des analyses est révolu, des gens voient leur vie basculer chaque jour, il faut agir maintenant », conclut Bujar Hoxa.
Contact médias
Des porte-paroles sont disponibles au Liban. Contactez Camille Nozières : nozieres@carefrance.org / 07 86 00 42 75
L'action de CARE au Liban
Au Liban, CARE mène des distributions d’urgence de nourriture et de produits d’hygiène, ainsi que des programmes d’accès à l’eau pour les réfugiés syriens et les populations libanaises les plus vulnérables. À plus long terme, nous soutiendrons la relance économique en poursuivant nos programmes de génération de revenus.