Au Népal comme dans de nombreux pays du monde, les valeurs patriarcales et les discriminations basées sur le genre restent profondément ancrées dans la société. Les conséquences ? De nombreuses femmes subissent chaque jour violences et discriminations sexistes. Découvrez comment CARE soutient les femmes comme Sukha Maya sur le terrain !
Les violences domestiques, un fléau pour les femmes au Népal
"Sukha" signifie "bonheur" en népalais. Pourtant, la vie de Sukha Maya n’a pas toujours été heureuse. Mariée très jeune à un homme plus âgé, elle a longtemps été victime de violences domestiques.
« [À cette époque], je passais chaque nuit à pleurer. Je me sentais impuissante. »
Au Népal, les inégalités femmes-hommes persistent et ont des conséquences sur la vie de millions de femmes : violences mais aussi harcèlement, inégalités dans l’accès à l’éducation et aux opportunités d’avenir… Elles sont nombreuses à ne pas avoir le choix de leur destin. C’était notamment le cas de Sukha Maya, pour qui la perception des inégalités a été intériorisée dès l’enfance.
« Je me souviens que ma mère me disait que seuls les garçons pouvaient décider de leur vie. Mais pour les filles, c’était différent, nous n'avions pas ce choix », témoigne Sukha Maya.
Malgré les violences, comme de nombreuses femmes, Sukha Maya n’a jamais osé briser le silence.
« Je ne savais pas. Personne ne m'a dit que c'était mal. Et je n'avais personne à qui parler. »
Le fléau des violences domestiques enferme les femmes dans la solitude, l’isolement et dans une spirale de la peur très difficile à briser. C’est pourquoi nous devons les accompagner.
Soutenir les femmes victimes de violences et les aider à retrouver confiance
Au Népal, CARE agit pour défendre les droits des femmes et les aider à s’émanciper et à dénoncer les violences dont elles sont victimes. La vie de Sukha Maya a notamment basculé lorsqu’elle a rencontré nos équipes dans la région de Gorkha. Elle a rejoint l'un des groupes de femmes crées par CARE. Ces groupes de paroles et de sensibilisation permettent aux femmes de briser le silence, de s’entraider, de recevoir le soutien dont elles ont besoin et de prendre conscience de leur force et de leurs droits.
« La première fois que j'ai participé au groupe, j'avais tellement peur. Je n'ai pas prononcé un seul mot. Mais j'ai écouté les histoires des autres participantes et j'ai compris que je n'étais pas seule. »
Au fil des semaines, Sukha Maya a réalisé qu’avec le soutien nécessaire, elle pouvait décider de son destin.
« J'ai décidé de me révolter. De parler. Pour moi et pour ma fille. »
Mieux encore, Sukha Maya a convaincu son mari de rejoindre le groupe d'hommes, où il a pu échanger autour de la masculinité, des inégalités et des violences. Son comportement a maintenant changé, affirme Sukha Maya.
Et ce n’est pas tout ! Aujourd’hui, Sukha Maya est une ardente défenseure des droits des femmes ! Elle est devenue une membre très investie du groupe et souhaite inspirer des femmes victimes de violences à briser la culture du silence.
« Les femmes aussi ont le choix, mais nous devons l'exiger, agir en conséquence et travailler pour défier les règles irréalistes écrites pour nous par la société », affirme Sukha Maya.