Hardo est agriculteur dans la région de Maradi, au sud du Niger : une zone sèche, au sol sableux. Cultiver ses terres y est une activité difficile, quelle que soit la saison et encore plus avec les impacts du changement climatique. Sa participation à un groupe d’agriculteurs formé par CARE a radicalement changé sa façon de travailler... et son quotidien.
Changement climatique et sécheresse : des récoltes en déclin
Père de 14 enfants, âgé de 44 ans, Hardo cultive 50 hectares de terres, usant des techniques agricoles transmises dans sa famille, de génération en génération. Il y a environ sept ans, ses rendements en millet ont commencé à décliner.
Avec moins de production à vendre, Hardo ne pouvait plus nourrir sa famille. Et il n’était pas un cas isolé. D’autres agriculteurs de sa communauté étaient confrontés aux mêmes problèmes.
De nouvelles méthodes agricoles plus adaptées dispensées par CARE
En 2015, un vieil ami lui présente les équipes de CARE qui soutiennent le développement agricole dans les zones arides. Deux ans plus tard, Hardo est désormais le président d’Alforma, un groupe d’agriculteurs locaux constitué par CARE. Le nom « Alforma » signifie « farine » en hausa, la langue locale. Il incarne l’état d’esprit du groupe : toujours prêter main forte aux autres membres du groupe quand ils en ont besoin.
Grâce à ce groupe, CARE fédère les agriculteurs de petites parcelles, le gouvernement local et des experts techniques. Nos équipes aident ainsi les populations à s’adapter aux sécheresses provoquées par le changement climatique et à la dégradation de l’environnement. Cela passe notamment par le renforcement de techniques agricoles traditionnelles, dont l’usage de l’eau de pluie, une denrée rare dans cette partie du monde.
« CARE nous a appris à pêcher plutôt que de nous donner du poisson à manger. »
Aujourd’hui, Hardo récolte de 74 à une centaine de gerbes de céréales par hectare : une forte amélioration puisqu’il ne produisait auparavant que 15 à 20 gerbes au cours des périodes difficiles. Il récolte désormais assez pour nourrir les membres de sa famille et davantage.
La clé du succès du groupe d’Hardo s’appelle « gayya » : cette pratique traditionnelle consiste à inviter des membres de la communauté à travailler ensemble dans un champ en échange d’un repas. Cet usage permet aux agriculteurs de mettre en pratique leurs apprentissages et de les diffuser au sein de la communauté.
« CARE nous a enseigné comment pêcher au lieu de nous donner directement du poisson à manger », explique Hardo de façon imagée. « Nous avons beaucoup appris. CARE nous aide à améliorer nos semences et à maîtriser la technique du compostage. »
« Mon vœu le plus cher : devenir un exemple pour mon pays. »
Pour Hardo et les agriculteurs du groupe, l’avenir s’annonce meilleur.
« Nos difficultés sont derrière nous et nous allons devenir un exemple pour tout le pays. En tout cas, c’est mon vœu le plus cher », conclut Hardo.