Dans la région du Lac Tchad, le contexte sécuritaire fragile et les attaques de groupes armés obligent des milliers de personnes à fuir leur pays. C’est le cas d’Aïcha. Aujourd’hui réfugiée au Niger, elle a reçu le soutien de CARE et ses partenaires dans le cadre du projet RESILAC qui l’a aidée à surmonter son traumatisme.

© RESILAC

Tout quitter pour fuir les conflits et les violences

C’est avec émotion qu’Aïcha nous raconte son histoire. Avant de fuir le Nigéria, elle vivait dans le nord-est du pays avec sa famille, dans un village proche de Maiduguri.

« Ma vie était pleine de joie. Mon mari s’occupait bien de moi, il était cultivateur de poivrons, reconnu dans le village. Mes petits-enfants passaient tout leur temps avec moi.»

Mais la vie d’Aïcha a basculé lorsque des groupes armés ont attaqué son village.

 « Ils ont incendié le village… Je n’arrive pas à me souvenir comment, à partir de cet instant, je me suis retrouvée en-dehors du village avec mes deux petits-enfants. » 

Aïcha est restée sans aucune nouvelle de son mari et de ses enfants, et a vécu la perte de ses petits-enfants sur la route vers le Niger.

« Nous avons été contraints de nous déplacer dans des situations extrêmement difficiles avec quatre jours de marche sous une intense chaleur ; j’avais perdu tous mes biens, et mes deux petits enfants sont morts sous mes yeux. Leur enterrement dans la précipitation sans rituel culturel digne d’un être humain, me fait encore mal aujourd’hui. Cela a vraiment bouleversé ma vie. »

Surmonter le traumatisme grâce à une prise en charge psychosociale

À son arrivée au Niger, Aïcha a dû faire face à ce choc : aux angoisses, aux cauchemars, à la peur quotidienne.

« Ma vie entière était bouleversée. Je me sentais coupée de la réalité. Au moindre bruit, je sursautais. Les nuits étaient longues, peuplées de cauchemars. J’avais des maux de tête quotidiens. Je ne voyais plus l’utilité de ma vie sur terre. »

Elle a trouvé refuge dans un village au Niger, dans la commune de Diffa, où les équipes de CARE et ses partenaires mènent ensemble le projet RESILAC. Le but ? Venir en aide aux victimes des conflits et de violences, en proposant un accompagnement psychologique de groupe. 

Les activités de soutien sont animées par des travailleurs psychosociaux, et les participants et participantes suivent un projet thérapeutique qui vise à libérer la parole, à permettre à celles et ceux qui ont perdu des proches de faire leur deuil et surmonter peu à peu le traumatisme subi. En plus des échanges, des exercices de relaxation sont proposés.

Grâce au soutien du projet RESILAC, Aïcha se reconstruit peu à peu.

« Ici, pour la première fois, je me suis sentie en famille avec de nouvelles personnes qui comprennent ma situation et qui sont prêtes à m’aider si besoin. Je n’ai jamais pensé que j’étais importante aux yeux des autres… jusqu’au jour où je suis arrivée en retard, et que j’ai vu que vous m’attendiez pour démarrer la séance ! Cela m’a beaucoup touchée. J’ai aussi compris que je n’étais pas seule dans cette situation : j’ai aujourd’hui des amis dans mon village d’accueil, des gens qui me comprennent pour avoir vécu aussi des situations presque similaires à la mienne. » 

Pour en savoir plus sur le projet RESILAC, rendez-vous sur www.resilac.net Ce contenu est développé avec le soutien financier de l’Union européenne et de l’Agence Française de Développement. Le contenu proposé relève de la seule responsabilité du Consortium (ACF, CARE et Groupe URD) et ne reflète pas nécessairement les opinions de l’Union européenne ni de l’Agence Française de Développement, qui ne peuvent pas être tenus responsables de l’utilisation faite

*Le prénom a été modifié. La bénéficiaire souhaite rester anonyme et aucune photo d’elle ne sera publiée avec son témoignage.