Se lancer dans la création d’une entreprise n’est jamais chose facile, et encore moins en pleine pandémie. Quand Yakura a eu vent des Associations Villageoises d’Épargne et de Crédit (AVEC) portées par CARE, elle n’a pas hésité une seconde et s’est jetée à l’eau : et ce même en pleine pandémie de Covid-19. Découvrez comment CARE lui a ouvert les portes de l’entreprenariat.
L’entreprenariat pour toutes, n’importe quand
Yakura est une battante. Orpheline, elle a passé une grande partie de son enfance baladée d'un endroit à l'autre dans le nord-est du Nigeria.
« J'ai grandi pensant toujours que j'étais seule, sans personne pour me soutenir. Malgré tout ce que j'ai subi, je me suis toujours dit que je pouvais tout faire. »
À seulement 37 ans, elle a effectivement déjà fait une belle carrière dans l’enseignement. Et face à une nouvelle épreuve - l’arrivée de la Covid-19 - elle n’a pas baissé les bras. Bien au contraire. Yakura a fait preuve de la même force de caractère qui l’habite depuis son enfance. Mais cette fois-ci avec un petit plus : elle a découvert la force du collectif.
En juin 2020, elle entend parler d’un système qui permet aux femmes de créer des petits business. Comment ? En se soutenant les unes les autres. Ce système, c’est les AVEC créées par CARE. Yakura mobilise alors d’autres femmes de son village.
L'entraide pour faire face à la pandémie de Covid
Le début reste difficile à cause de la pandémie
« [Au départ], personne ne travaillait et n’avait de revenu. »
Mais en s’entraidant, elles ont réussi à mettre leur petites économies en commun et se sont fait des prêts mutuels pour lancer des activités génératrices de revenus. Yakura, qui ne manque pas d'énergie, a créé plusieurs activités : vente de bois de chauffage, élevage de poulets et une cafétéria. Tout cela lui a permis de développer de nouvelles sources de revenus, même en pleine pandémie. Yakura peut subvenir aux besoins de ses 5 enfants !
Et Yakura ne s’est pas arrêtée là ! Formées par CARE, les femmes du groupe ont regroupé leurs premiers profits et ont créé une entreprise ensemble. Elles vendent des ignames et des œufs aux particuliers et aux entreprises. Depuis que les restrictions pandémiques se sont assouplies, le groupe voit ses profits augmenter. Ces femmes ont désormais des revenus suffisants pour faire vivre leur famille.
« On a reçu beaucoup de formations et on a vu tellement d’opportunités depuis qu’on a rejoint l’AVEC. Le groupe me fait réfléchir plus vite chaque jour. Tout l'argent que j'ai économisé, je le réinvestis dans les affaires », explique Yakura.
Le groupe est aussi le premier pas pour défendre les droits des femmes et des enfants
Cette solidarité entre femmes ne s’arrête pas à la sphère économique. Les membres de l’AVEC se soutiennent les unes les autres. Et elles font entendre leurs voix. Si auparavant leurs maris étaient les seuls chefs de famille, ces femmes participent désormais aux décisions financières et familiales.
« Les groupes AVEC nous éclairent sur nos droits. Nous avons pu exprimer de nombreuses choses qui nous dérangent, nous les femmes », ajoute Yakura.« [Avec la pandémie], nous avons observé que les cas de viol augmentaient quotidiennement. Les victimes étaient notamment des adolescents vulnérables qui n'ont pas de voix. Je souhaite que les femmes soient libérées de la peur du viol et des mauvais traitements. Nous avons commencé à collecter des témoignages et de plus en plus de femmes ont commencé à s'exprimer. »
Le groupe a apporté une aide à ces femmes et essaie maintenant de faire entendre ces cas devant les tribunaux. Et l’AVEC défend également la cause des enfants. Après avoir réalisé que beaucoup d’enfants n’allaient pas à l’école faute de moyens, des mesures ont été prises ! Les membres de l'AVEC soutiennent financièrement l’accès à l’école pour certains des enfants les plus pauvres. Et elles se rendent dans les écoles pour demander des admissions gratuites.
L’énergie de Yakura et des autres femmes de l’AVEC a ainsi des impacts positifs sur toute leur communauté.
« Je veux que tous les membres de la communauté aient une voix, aussi vulnérables qu'ils ou elles soient.»
CARE soutient l'autonomisation économique des femmes dans le monde
Parce que toutes les femmes devraient pouvoir réaliser leurs ambitions, CARE soutient leur autonomisation dans 100 pays du monde :
en les formant à l'entrepreneuriat et en leur permettant d'acquérir de nouvelles compétences autour de leurs métiers.
en encourageant la solidarité locale grâce au développement de groupes : les Associations Villageoises d’Épargne et de Crédit (AVEC). Le principe ? Les membres mettent en commun leurs économies et se soutiennent pour lancer des activités génératrices de revenus. Les femmes peuvent alors créer leurs propres entreprises et avoir un revenu régulier pour subvenir aux besoins de leur famille.
en soutenant la création et le développement de micro-entreprises/coopératives.