Quel paradoxe dans l’exclusion des femmes des politiques climatiques ?
Les femmes sont les premières victimes du changement climatique dans le monde. Lorsqu’une catastrophe naturelle survient par exemple, elles sont les premières impactées. En cas de sécheresse détruisant des récoltes, elles sont les premières à se priver de nourriture.
Or, elles sont tenues à l’écart des décisions et des initiatives pour lutter contre le changement climatique, aussi bien au niveau local qu’international. Par exemple, elles n’étaient que 34% parmi les délégations représentées lors la COP28. C’est insuffisant.
Pourtant, même lorsque la parité est respectée dans certaines instances climatiques locales, la voix des femmes n’est pas entendue. Leurs idées et leurs avis sont majoritairement ignorés, alors qu’elles sont indispensables à des politiques climatiques efficaces et inclusives.
Quelles sont les raisons de cette exclusion des femmes des politiques climatiques ?
Les contributions des femmes sont bien trop souvent considérées comme ayant moins de valeur. Ce sont donc les attitudes et les préjugés sexistes et discriminatoires qui étouffent la voix des femmes, en particulier lorsqu’elles sont issues de minorités.
« Les femmes n'ont pas grand-chose à apporter. »
Un homme interrogé par CARE en Asie
Quels sont les dangers de cette mise à l’écart des femmes ?
D’abord, un désengagement des femmes dans les instances climatiques alors qu’elles sont porteuses de solutions au quotidien. La conséquence ? Des politiques climatiques moins efficaces, selon les experts du GIEC. La mise à l’écart de la moitié de la population mondiale a un impact sur toute la société, alors que le changement climatique s’aggrave partout sur la planète.
Comment soutenir la participation des femmes dans les politiques climatiques ?
Les politiques de quotas, qui imposent qu’un certain nombre de femmes soit présent dans des instances, sont importantes mais largement insuffisantes pour garantir l’égalité. De même que les programmes de renforcement de capacités des femmes. Ces approches comportent même le risque d’alimenter les préjugés sexistes, en renforçant implicitement l’idée selon laquelle « les femmes ont besoin d’aide.».
Pour garantir le leadership des femmes et leur inclusion dans les solutions d’adaptation au changement climatique, il faut s’attaquer en premier lieu aux normes sexistes.
Quelles actions mettre en place ?
Le rapport aborde une série de recommandations pour les décideurs publics, les associations de développement et les bailleurs de fonds, notamment autour des enjeux de finance qui seront le point principal de discussion lors de la COP29 qui débutera en novembre.
EN SAVOIR PLUS SUR CE RAPPORT
L’étude « Beyond a seat at the table » a été réalisée par l’ONG CARE et Stockholm Environment Institute avec le soutien financier de la Fondation L’Oréal, dans le cadre du programme “She Grows the Future”. Mis en place par CARE, ce projet soutient le renforcement des compétences et savoirs des femmes petites agricultrices sur l’adaptation au changement climatique, ainsi que leur participation aux prises de décision au niveau local.
Ce rapport s’appuie sur les 75 ans d’expertise du réseau international CARE, sur l’étude réalisée dans quatre pays (Vietnam, Inde, Madagascar, Equateur) avec des focus groupes réalisés au Vietnam, pays le plus égalitaire en termes de participation des femmes parmi les quatre concernés, selon le Gender Equality Index.
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