À deux jours du 1er tour de l’élection présidentielle, les candidat-e-s sont dans la dernière ligne droite de la course à la solidarité internationale. Cette semaine, seulement deux candidats ont clarifié leur programme sur la solidarité : il est pourtant urgent que tous et toutes s’engagent sur ce sujet !
Action contre la faim, Action Santé Mondiale, CARE France et ONE commentent les engagements des candidat-e-s pour le développement international.
Les clarifications de Philippe Poutou sur son programme de développement international
Le candidat du NPA, Philippe Poutou, a prononcé plusieurs engagements en faveur de la solidarité internationale. Il souhaite allouer 0,7% du revenu national brut (RNB) à l’aide publique au développement (APD) dès le deuxième semestre 2017, soit bien avant la fin du prochain quinquennat. Il s’est par ailleurs engagé à soutenir en priorité les pays les plus pauvres ainsi qu’à remettre les filles et les femmes au cœur des enjeux de solidarité. Nous saluons les précisions apportées par Philippe Poutou sur son programme concernant la solidarité internationale. Ces clarifications ont permis aux quatre ONG de lui attribuer la note de 5/10. Nous l’encourageons cependant à redoubler d’efforts pour gagner cette course, en s’engageant notamment à ce que l’aide pour le développement ne soit pas conditionnée par des logiques de contrôle des flux migratoires et en dédiant un moment politique, durant son mandat, au développement.
Les avancées d’Emmanuel Macron vers plus de solidarité
Nous nous félicitons qu’Emmanuel Macron se soit engagé à respecter les engagements internationaux en termes de déliement de l’aide1. Le candidat d’En Marche ! a par ailleurs précisé ses objectifs concernant les moyens alloués à l’APD en s’engageant à allouer 0,7% du RNB à l’aide publique au développement en 2025 avec un engagement intermédiaire de 0,55% d’ici à 2022. Nous saluons cette avancée, plus ambitieuse que la trajectoire originale de son programme qui visait 2030, mais nous regrettons qu’Emmanuel Macron ne s’engage pas pendant la prochaine mandature et repousse l’échéance au quinquennat suivant. Les ONG demandent aux candidat-e-s de s’engager à allouer 0,7% du RNB à l’APD avant 2022, soit d’ici la fin de la mandature pour laquelle ils/elles se présentent.
Le développement et la solidarité n’attendent pas !
Nos quatre ONG rappellent à tou-te-s les candidat-e-s que la France s’est engagée à porter son APD à 0,7% de son RNB, alors que celle-ci ne dépasse pas les 0,38% pour l’instant selon les derniers chiffres de l’OCDE. Pourtant, l’enjeu est de taille : l’aide au développement est indispensable pour permettre aux populations les plus vulnérables de sortir de la pauvreté et de s'adapter aux impacts du changement climatique.
Il n’est jamais trop tard pour s’engager en faveur de la solidarité internationale. Nous appelons donc tout-e-s les candidat-e-s à s’engager à atteindre l’objectif de 0,7% du RNB alloué à l’APD d’ici 2022 et à respecter les engagements pris sur la solidarité pendant la campagne, une fois élu-e.
1. Selon l’OCDE, l’aide liée est accordée sous la condition qu’elle serve à acheter des biens ou des services d’un pays ou d’une région spécifiques.
Nous souhaitons rappeler que ce comparateur prend en compte les engagements des candidat-e-s uniquement sur l’aide publique au développement. En tant qu’organisations non gouvernementales et apolitiques, nous ne soutenons aucun programme et aucun-e candidat-e. Le but de ce comparateur est d’appeler l’ensemble des candidat-e-s à s’engager de manière ambitieuse sur l’APD et à respecter leurs engagements, une fois élu-e.