Des femmes challengent le manque d’implication des hommes

Alexandra Lamy et Florence Foresti se prononcent : il faut que les hommes libèrent eux aussi leur parole, pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles et pour l’égalité.

 
 
 
 
 
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Une publication partagée par Simone Media (@simonemediafr)

Dans la lutte pour les droits des femmes, ce sont les femmes qui mènent le combat, elles qui libèrent la parole autour des violences sexistes et sexuelles, elles qui dénoncent les injustices sexistes… Pour autant, si seule la moitié de la population se mobilise pour l’égalité, le changement ne peut pas être durable. L’ONG CARE en est convaincue : il faut impliquer les hommes.

Comment impliquer les hommes pour défendre les droits des femmes ?

Impliquer les hommes dans la défense des droits de toutes et tous est complémentaire de la libération de la parole des femmes. Parce que nous vivons dans une société patriarcale, les hommes occupent des rôles centraux et de pouvoir. Leur engagement pour les droits des femmes est indispensable pour faire évoluer les normes.

Des ateliers et de la sensibilisation pour réduire la violence sexiste

Dans des écoles pour « hommes modèles » , CARE sensibilise des femmes et des hommes sur les droits humains. En 2 ans dans les Balkans, plus de 14 000 jeunes ont été sensibilisés par CARE sur les droits des femmes. Et après avoir participé à des ateliers et des groupes de parole, les hommes participants peuvent à leur tour sensibiliser leur entourage. C’est l’effet papillon de nos actions !

Pourquoi est-ce essentiel d’agir ?

Au Bénin, 3 femmes sur 5 sont victimes de violences basées sur le genre (1) ; au Togo, près d’1 femme sur 3 pense qu’un mari est en droit de battre sa femme (2) ; et les Balkans s’inscrivent dans un contexte d’après-guerre encore marqué par un fort machisme.

L’objectif de ces écoles de formation un peu particulières proposées par CARE : sensibiliser sur les violences sexistes et sur le rôle des hommes. Au sein de ces écoles et au cours d’ateliers, les hommes apprennent ce que ça veut vraiment dire, « être un homme » , loin des stéréotypes et clichés sur la masculinité toxique.

Au-delà de ces apprentissages, les hommes découvrent aussi comment mieux réagir dans toutes sortes d’échanges, par exemple en ne choisissant pas la violence comme solution à un conflit. « Avant que le club n’existe, lorsque deux garçons étaient impliqués dans un désaccord, chacun attendait de ses amis qu’ils viennent le défendre. Aujourd’hui, nous essayons au contraire d’empêcher toute violence » , décrit un participant à Prishtina. « Je ne savais pas où m’informer. J’avais peur de poser des questions sur les relations entre hommes et femmes, la sexualité, les violences. »

« Je ne savais pas où m’informer. J’avais peur de poser des questions sur les relations entre hommes et femmes, la sexualité, les violences. »

3 témoignages d’hommes qui brisent les stéréotypes

  • À Sarajevo, un participant du programme de CARE témoigne : « dans notre communauté, la tradition était que l’homme ramenait de quoi manger. C’est lui qui travaillait, pas la femme. Mais au cours de ces ateliers, notre perception a changé. On s’est demandé : “et pourquoi pas ?”. Il n’y a pas de différence entre les hommes et les femmes » . Grâce aux apprentissages de CARE, cette famille luttera désormais contre les inégalités économiques en permettant à toutes et tous de travailler.
  • « J’ai beaucoup appris sur moi-même. Je ne me bats plus. La violence n’est pas un signe de masculinité », – Dominik, 17 ans
  • « Au début, je pensais que le projet de CARE était contre les hommes, qu’ils allaient détruire nos foyers. Mais en écoutant ma femme, j’ai compris l’importance de l’autonomisation des femmes et la nécessité pour tous les hommes de les soutenir », explique Sonam.

Ces ateliers adressés par l’ONG CARE aux hommes leur fait prendre conscience de leur propre comportement. En les aidant à voir de nouvelles façons de fonctionner au sein de leur famille, ces hommes finissent par également faire évoluer les normes au sein de leur communauté !

(1) Observatoire de la famille, de la femme et de l’enfant, 2022 ; (2) Banque Mondiale, 2021

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