Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) a publié son dernier rapport aujourd’hui. Et les conclusions sont sans appel : 1,5 degré de réchauffement atteint d’ici 2030, intensification des phénomènes météorologiques extrêmes... Pour les experts de l’ONU, le comportement humain accélère de manière alarmante le réchauffement de la planète. Réaction des experts climat de CARE :
Un rapport alarmant pour la planète et les populations les plus pauvres
Chikondi Chabvuta, responsable du plaidoyer en Afrique australe pour CARE :
« Ce rapport du GIEC ne parle pas seulement de catastrophes climatiques, il parle aussi de la souffrance humaine. En effet, chaque fraction de degré compte, notamment pour les populations du Sud, en première ligne face à l'urgence climatique. Chaque fraction de degré supplémentaire accentue d’avantage la pauvreté et les inégalités causées par le changement climatique. A chaque inondation ou sécheresse supplémentaire, il devient plus difficile pour les communautés – et pour femmes et les jeunes en particulier - de se relever.
Les impacts de l’urgence climatique sont déjà très visibles : plus de pics de chaleurs, de canicules, d’inondations, plus de sécheresses et des ouragans toujours plus puissants. Et selon ce nouveau rapport du GIEC, cela va empirer : plus de gens vont mourir dans ces catastrophes et le quotidien sera encore plus difficile pour les plus pauvres. Ces derniers sont les plus vulnérables face au changement climatique car ils ont peu de ressources pour y faire face. Pourtant ils en sont les moins responsables.
Il est temps que les nations les plus riches assument leur responsabilité face à l'état critique de la planète. Pour cela, elles peuvent tout simplement commencer par respecter leurs engagements en matière d'aide au financement pour l'adaptation dans les pays pauvres : à l'heure actuelle, sur les 50 milliards de dollars par an promis, seuls 20 ont été débloqués. C'est une honte et ce sujet devrait être traité en priorité avant la COP26. »
La COP26 doit être un tournant dans la lutte contre le changement climatique
John Nordbo, conseiller principal en climat, CARE Danemark, a déclaré :
« Ce rapport du GIEC est difficile à lire. Cependant, il y a encore lieu d'être optimiste : nous pouvons encore atténuer les pires impacts, mais les gouvernements doivent agir immédiatement. Ils doivent honorer leurs promesses de financements et de réduction des émissions et ainsi rétablir le lien de confiance.
La COP26, qui aura lieu à Glasgow en novembre 2021, sera un rendez-vous crucial, il faut que tous les pays adhèrent à l'objectif de 1,5 degré. C'est sans équivoque : il n'y a pas de place pour de nouveaux investissements dans le charbon, le pétrole et le gaz, et les émissions doivent être taxées et réduites de moitié au cours de la prochaine décennie. »
L'action de CARE pour le climat
CARE est l’un des plus grands réseaux humanitaires au monde créé en 1945. La lutte contre les impacts climatiques est l’une des priorités stratégiques de nos actions de lutte contre l'extrême pauvreté et les injustices.
- CARE soutient les populations affectées par des chocs climatiques ponctuels (tempête, inondations) ou de long terme (variabilité des saisons et des précipitations).
- CARE met en place des programmes de préservation de l'environnement et d'adaptation au changement climatique : soutien agricole aux communautés qui souffrent de la disparition des glaciers ; mise en place de réseaux d'accès à l'eau ; projets de plantation de mangroves et de restauration de systèmes de défense côtiers.
- CARE participe également aux négociations internationales sur le climat et mène des actions de plaidoyer pour inciter les gouvernements à mettre en oeuvre des politiques climatiques ambitieuses.