En Ouganda, l’afflux de réfugiés en provenance de République Démocratique du Congo est de plus en plus préoccupant, alerte l’ONG CARE. Les arrivées de réfugiés ont quadruplé, par rapport à début 2017. La semaine dernière seulement, 22 000 réfugiés congolais sont arrivés à l’ouest du pays en traversant le lac Albert. 

« Il y a une semaine, les réfugiés arrivaient par centaines. Maintenant, ce sont des milliers de personnes qui arrivent chaque jour, fuyant pour sauver leurs vies », alerte Delphine Pinault, directrice de l’ONG CARE en Ouganda.

« Les réfugiés arrivent épuisés, déshydratés, affamés et en état de choc. Pour venir, ils traversent le Lac Albert à bord de bateaux de pêche surchargés. La traversée dure plus de 8h sans nourriture. S'ils meurent, leurs corps sont jetés à la mer. Il y a quelques jours, trois de ces bateaux ont chaviré, faisant au moins quatre morts », explique Delphine Pinault.

La fuite des réfugiés est extrêmement périlleuse. Certains Congolais qui tentent de fuir sont abattus, d’autres forcés d’abandonner certains de leurs proches qui ne peuvent pas fuir.

La plupart des nouveaux arrivants sont des femmes et des enfants, mais depuis quelques jours un plus grand nombre d’hommes commencent à arriver. Toutes et tous sont dévastés par les souffrances physiques et émotionnelles dues aux agressions dont ils ont été victimes, viols, pertes d'amis et de familles. Selon les premières évaluations de CARE, la majorité des femmes réfugiées ont été victimes ou témoins de violences sexuelles. Beaucoup sont obligées de payer des groupes armés pour pouvoir quitter le pays, monnayant le peu qu’elles ont.

« Le monde ne peut pas continuer à regarder et accepter ce qui se passe. Dans le centre de transit de Nyakabande, situé dans le district de Kisoro, 9 femmes sur 10 ont été violées, parfois plus d'une fois. 99% des femmes enceintes dans ce centre ne seront pas en mesure d’identifier le père de leur bébé, car elles ont été violées par plusieurs hommes », alerte Delphine Pinault.

« Ce n’est que le début de la crise, nous devons nous préparer à voir arriver encore davantage de personnes. Or, les réfugiés congolais arrivent dans l’est de l’Ouganda, déjà très peuplé. Alors que certains camps de réfugiés seront bientôt surpeuplés, il y a peu d’endroits pour en construire de nouveaux », alerte Delphine Pinault.

Les besoins sont multiples : eau potable, nourriture, abris mais aussi soutien psychosocial et aide aux victimes de violences sexuelles.

Contacts médias :

Des porte-paroles en RDC et Ouganda sont disponibles pour des interviews. Contactez Camille Nozières, CARE France : nozieres@carefrance.org / 07 86 00 42 75 

Notes aux rédactions

  • L’Ouganda accueille déjà près d’1,4 million de réfugiés, dont un million en provenance du Sud Soudan et 250 000 de RDC.
  • La situation humanitaire en République Démocratique du Congo s’est dramatiquement détériorée au cours des derniers mois. Les tensions intercommunautaires et les conflits armés ont forcés plus d’1,7 million de personnes à fuir leur maison en 2017, soit environ 5 500 personnes par jour. Plus de 5 millions de Congolais ont été déplacés, 670 000 ont trouvé refuge dans les pays voisins. La majorité des réfugiés congolais en Ouganda sont originaires du Nord Kivu. 

A propos de CARE

CARE intervient en RDC dans les régions du Sud et Nord Kivu ainsi que du Kasaï, ainsi que dans les pays frontaliers qui accueillent les réfugiés comme l’Ouganda, le Burundi et le Rwanda. CARE apporte une aide d’urgence (nourriture, eau, abris) ainsi qu’une aide en santé reproductive et psychosociale aux victimes de violences sexuelles. 

Fondé en 1945, CARE est l'un des plus grands réseaux d'aide humanitaire au monde, apolitique et non confessionnel.