Le tabou des règles ? Elles en ont assez ! 12 femmes fortes cassent les codes et montrent ce qui est généralement passé sous silence : les règles. Mobilisées bénévolement avec CARE et Les Nanas d’Paname, elles témoignent sur le tabou des règles, leur relation avec ce phénomène naturel toujours caché. Notre mot d’ordre : #RespectezNosRègles.  

Découvrez quatre nouveaux témoignages de ces femmes fortes et engagées contre le tabou des règles. Et pour découvrir cette campagne sur Instagram, c'est ici.

« Certaines femmes vivent tous les mois une semaine de honte et de gêne. »

Iael Joli, @iael_joli, mannequin

« Je n'ai jamais eu de tabou vis à vis des règles, de honte, de peur d'en parler ou quoi que ce soit. J'ai eu une éducation très ouverte et les questions intimes n'étaient pas gênantes ou dérangeantes. Ma mère était ouverte à ce sujet et n'en parlait pas comme quelque chose de "sensible" donc je ne l'ai pas vu comme un tabou mais plus comme une "étape" au même titre que la poussée des poils et l'évolution de la poitrine.

Puis avec le temps j'ai rencontré des personnes qui en parlaient peu ou qui utilisaient des mots de code pour en parler, j'ai appris que pour certaines personnes c'était quelque chose de presque honteux voir sale. Et j'ai réalisé que certaines femmes vivaient donc tous les mois une semaine de honte et de gêne et je ne comprends pas que l'on puisse infliger cette pression à quelqu'un ou à soi-même. »

©Chloé Bonnard.

« Comment font celles qui n'ont pas les moyens de s’offrir des protections ? »

Caroline Drogo, @carolinedrogo, artiste

« Aujourd'hui, être une femme coûte plus cher qu'être un homme. J'en suis à 19 ans de menstruations pour un total estimé à environ 1980 euros de protections hygiéniques (et de spasfon pour les jours difficiles).

La précarité menstruelle existe en France et dans le monde. J'ai le luxe de pouvoir m'offrir des serviettes/cups/spasfon, mais comment font celles qui n'ont pas les moyens ? »

©Chloé Bonnard.

« Les règles, c'est dame nature qui nous dit ‘hello, vous pouvez créer et porter la vie’. »

Julie Robert, @_julierobert_, mannequin

« J'ai compris bien jeune que mon corps était une vaste machine capable de ressentir, d'éprouver de penser... Qu'il obéissait aussi à ses propres fonctions, bien évidemment je l'ai détesté pour ça, je lui en voulais de me faire souffrir chaque mois, de le voir se modifier et sans mon consentement.

Un jour j'ai réalisé que ma condition biologique, que ma constitution en tant que femme était une chance. Je ne voulais plus me sentir sale lors de mes règles. Avoir des règles c'est certes, inévitable, mais c'est surtout la façon que dame nature à trouvé pour nous dire " hello, vous pouvez créer et porter la vie, alors ça fera mal, vous serez fatiguée, mais ça vaut le coup".


J'ai pour règle d'accepter mes règles. »

©Chloé Bonnard.

« C'est une connexion intense et sacrée avec son corps, sa créativité et sa sexualité. »

Fanaha, @fanaha, artiste

« J'ai eu mes règles très tôt, je venais tout juste d'avoir 10 ans. Je suis rentrée en réel contact avec elle et mon corps de femme que très récemment.

Cinq ans que je ne prends plus de contraception, trois ans que je suis mes phases lunaires avec le cycle de Dame Lune et un an que j'honore et accueille chaque phase. C'est une connexion intense et sacrée avec son corps, sa créativité et sa sexualité.
Quand mes lunes coulent, c'est un nettoyage énergétique et physique de tout ce qui ne m'appartient pas ou plus, ce qui m'a empêché d'avancer durant le cycle précédent : des peurs, des émotions bloquantes, des pensées limitantes.. Se reconnecter esprit, corps et âme à son féminin est une bénédiction. S'écouter et honorer chaque phase.

Je me remercie d'avoir parcouru ce chemin et je remercie ma situation géographique et sociale de pouvoir le faire librement. »

©Chloé Bonnard.

Pourquoi une mobilisation contre le tabou des règles ?

Le tabou autour des règles a des conséquences dramatiques pour la vie des filles et femmes dans le monde :

  • dans certains pays, les femmes sont considérées comme impures quand elles ont leurs règles, elles sont exclues socialement voire exilées de leur maison. 
  • leur santé est mise en danger : 500 millions de femmes dans le monde n'ont pas accès à des protections hygiéniques.
  • à la puberté, beaucoup arrêtent leur scolarité, à cause des préjugés et faute d'accès à des protections hygiéniques ou des infrastructures sanitaires.

Trop de femmes souffrent de ces discriminations ou en meurent. Il faut que ça change ! Mais le tabou des règles, vieux de plusieurs millénaires, ne disparaîtra pas facilement, alors nous avons toutes et tous un rôle à jouer !

L’action de CARE contre le tabou des règles

CARE est une ONG de solidarité internationale qui lutte contre l’extrême pauvreté et défend les droits des femmes.

CARE lutte contre le tabou des règles partout dans le monde. Au Népal, à Madagascar, au Rwanda, au Vanuatu… Nos actions sont multiples car il faut s’attaquer à toutes les causes et conséquences du tabou des règles pour que les choses changent de manière durable. 

  • CARE mène des séances d’information à la santé sexuelle et reproductive. Nous sensibilisons les filles, les femmes, les hommes et les garçons à l’égalité de genre. Notre ambition est de briser les préjugés pour permettre à chaque fille et femme de vivre ses règles en toute sérénité, sans danger pour sa santé et sans impacter ses droits.
  • CARE construit également des toilettes et des points d’eau adaptés aux filles dans les écoles et les maisons. Nous soutenons la fabrication de serviettes hygiéniques réutilisables ou distribuons des cups lors d’urgences.

#RespectezNosRègles, une campagne de sensibilisation en France

Cette action est le nouvel opus de la campagne de sensibilisation contre le tabou des règles lancée par l’association CARE France : 

  • une campagne d’information sur les réseaux sociaux en janvier 2019, soutenue par plus de 50 personnalités et collectifs féministes et vue par plus de 2 millions de personnes sur les réseaux sociaux.
  • une soirée de mobilisation avec des humoristes pour libérer la parole sans complexe sur le tabou millénaire des règles, en mai 2019.
  • cette nouvelle action est mise en place avec le collectif féministe Les Nanas d'Paname. Co-fondé par Chloé Bonnard dans le but de rassembler, les Nanas d’Paname est un collectif solidaire de 50 femmes, artistes, entrepreneuses et parisiennes. Ce projet humain, fédérateur et artistique met en avant des femmes inspirantes et porteuses de projets, qui s'assument et qui croient en leurs rêves... http://lesnanasdpaname.com/