"La sécheresse a volé mes rêves"

La Corne de l'Afrique connaît la pire sécheresse depuis 1981 : les enfants en paient le prix

« En Somalie, le nombre d’enfants qui abandonnent l’école augmente chaque jour. À cause de la sécheresse, les familles n’ont plus d’autre choix que de les déscolariser afin que les enfants puissent aider à trouver de la nourriture et de l’eau. Il est urgent que la communauté internationale se mobilise pour la Somalie. Les financements humanitaires manquent. L’ONU n’a reçu que 5% des fonds nécessaires pour apporter une aide sur les 157 millions de dollars requis pour cette année ! », alerte Iman Abdullahi, directeur de l’ONG CARE en Somalie. 

Aisha, 14 ans, est l’une des nombreuses jeunes filles qui a dû abandonner l’école. Sa famille n’a pas eu d’autre choix que de quitter son village à cause de la sécheresse pour pouvoir trouver de la nourriture.

« J’étais tellement heureuse d’aller à l’école. J’avais l’impression d’avoir une chance dans la vie. Mais la sécheresse a volé mes rêves. Je ne sais pas si je deviendrais un jour médecin comme je l’ai toujours voulu. Je passe maintenant la plupart de mon temps à faire des petits boulots afin que nous puissions acheter de la nourriture. Je dois également marcher des kilomètres pour trouver de l’eau. J’espère qu’un jour je pourrais rejoindre mes amis à l’école. Mais pour l’instant, ma priorité c’est la survie de ma famille. »

Quels sont les risques pour les enfants ?

420 000 enfants sont à risque d’abandonner l’école, selon l’ONU.

  • Parmi eux, 189 000 filles seront plus exposées aux risques de mariages précoces. Car quand les revenus des familles s’amenuisent, que la nourriture manque, nombre de parents sont contraints de marier leur fille. Pour sa survie et celle de sa famille. C’est une bouche en moins à nourrir.
  • Le risque d’excision augmente aussi pour les filles. La Somalie a déjà le plus haut taux d’excision dans le monde, avec 98% des filles excisées entre 5 et 11 ans, selon nos confrères de Plan. Et lors du confinement lié à la Covid-19 , les excisions avaient continué d’augmenter, à cause de la fermeture des écoles et la suspension des campagnes de sensibilisation.  
  • Les garçons quant à eux risquent d’être recrutés dans des activités dangereuses et illégales. 
Une femme touchée par la sécheresse en Somalie

Les conséquences dévastatrices du changement climatique

« La situation en Somalie illustre à quel point crises humanitaires et changements climatiques forment un cocktail explosif, avec des conséquences dévastatrices. Les chaleurs inhabituelles en France  – avec des températures de 9°C au-dessus des normales saisonnières et des risques de sécheresse – sont reprises dans de nombreux médias. Ce qu’il faut comprendre, c’est que ces effets sont depuis bien longtemps ressentis au centuple dans certaines régions du monde », explique Fanny Petitbon, experte climat de l’ONG CARE en France.

« La Somalie est l’un des pays les plus vulnérables au changement climatique alors qu’il en est l’un des moins responsables. Sa population en subit le choc de plein fouet. »

Fanny Petitbon, experte climat pour l'ONG CARE en France 

4 ans sans pluie : la Somalie est au bord de la famine

La Somalie est l’un des pays les plus vulnérables au changement climatique alors qu’il en est l’un des moins responsables. Sa population en subit le choc de plein fouet : après quatre années consécutives sans pluie, le pays est au bord de la famine. 7,7 millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaire urgente.

« L’eau se fait rare. Des centaines de milliers de tête de bétails sont mortes. Les enfants sont obligés d’arrêter l’école, compromettant leur avenir et celui du pays. Les droits des femmes reculent… Les conséquences sont multiples et dévastatrices. Les pays riches doivent cesser leur bla-bla, assumer leurs responsabilités et passer enfin à l’action pour soutenir les populations qui subissent déjà les pires impacts du réchauffement climatique. Pour elles, c’est déjà une question de vie ou de mort », alerte Fanny Petitbon.

Contact médias  :  Fanny Petitbon – experte climat de l’ONG CARE – et nos équipes en Somalie sont disponibles pour des interviews. Contactez Camille Nozières : nozieres@carefrance.org, 07 86 00 42 75  

Se mobiliser face aux crises humanitaires avec CARE

Chaque année, des millions de personnes dans le monde voient leur vie détruite par des conflits ou des catastrophes naturelles. 280 millions de personnes auront besoin d’aide humanitaire pour survivre cette année, selon les Nations Unies.

CARE, association de solidarité internationale, agit sur la durée pour les aider de manière efficace et durable : avant les urgences pour préparer les populations aux risques de catastrophes naturelles par exemple, pendant une crise pour leur fournir une aide humanitaire de première urgence et répondre aux besoins vitaux, et après pour les aider à se reconstruire. Vous aussi, rejoignez notre communauté, ensemble sauvons des vies !

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