Au Soudan du Sud, une guerre fait rage depuis cinq ans. Plus de 80% de la population vit dans la pauvreté. C’était le cas d’Akur et son mari. Mais grâce à l’aide de CARE, Akur a pu créer sa propre entreprise et peut aujourd’hui subvenir aux besoins de sa famille.
Akur à 33 ans et vit à Panyagor au Soudan du Sud. Lorsqu’elle a décidé de prendre des cours de couture, Akur a suscité la controverse dans sa communauté empreinte de traditions sexistes.
« C'était dur de convaincre les gens qu'une femme peut créer son entreprise et être une bonne couturière. Mais aujourd’hui, même mes amies viennent apprendre la couture », raconte Akur.
Malgré sa volonté, Akur n’avait pas les moyens de concrétiser son rêve et monter son propre commerce.
L'épargne villageoise contribue à l’indépendance des femmes
En 2017, CARE a lancé une association d’épargne et de crédit, gérée par les femmes de son village. Cette association a permis à Akur de créer sa petite entreprise, et d’être indépendante.
« Je n'ai pas hésité à rejoindre à l’association, c'était exactement ce dont j’avais besoin », dit-elle.
Le principe ? Chaque femme cotise, et peut bénéficier de prêts lui permettant de développer son activité. Grâce à l’épargne des membres de son groupe mise en commun, Akur et les autres femmes peuvent emprunter des sommes allant jusqu'à 150 dollars. Et les taux de remboursement sont redistribués au sein du groupe. Une aubaine pour toutes.
Akur a bénéficié d’un prêt grâce au groupe d'épargne. Elle a notamment pu acheter des tissus, des fils et louer sa première machine.
Elle peut désormais acheter ses matériaux en gros et négocier un rabais.
Des activités économiques qui contribuent à la paix
Jusque-là, la famille survivait grâce aux revenus de son mari qui élève du bétail et vend parfois de la viande sur le marché. Mais c’était insuffisant pour subvenir à leurs besoins.
Comme dans de nombreuses régions du Soudan du Sud, l'élevage est un métier à haut risque. Le pillage de bétail est fréquent.
« De nombreux jeunes hommes sont tentés d’intégrer des gangs ou des groupes armés qui se livrent à du vol de bétail, parce qu'ils n'ont rien d'autre à faire pour subvenir à leurs besoins », explique Akur.
Désormais, grâce à son l’activité Akur et son mari peuvent vivre dignement.
« Grâce à mon entreprise, j’ai pu soutenir financièrement mon mari, ce qui l'a dissuadé de s'engager dans une pratique aussi risquée. »
Cinq ans plus tard, Akur est fière de ce qu’elle a accompli. Elle possède désormais son propre atelier de couture et transmet son art à d'autres femmes de la communauté.