Une aide humanitaire d’urgence doit être apportée pour mettre fin à la famine qui touche notamment le Soudan du Sud. Mais pour y parvenir, CARE demande un accès sûr de l’aide alimentaire aux populations les plus vulnérables.
Le Soudan du Sud, un pays déstabilisé par la guerre
Les conflits constituent le dénominateur commun de tous les pays actuellement frappés par la famine. Lorsqu’une région devient instable ou que des populations sont déplacées en raison de conflits, c’est toute une économie qui s’effondre.
« Au Soudan du Sud, les revenus des habitants sont principalement issus de l’agriculture, du bétail, mais, à cause de la guerre et des attaques de groupes armés, il est quasiment impossible pour les populations locales de poursuivre ces activités », explique Benoît Munsch, responsable de nos programmes d’urgences en Afrique de l’Est.
« La famine est un mot abstrait, mais la souffrance est réelle », ajoute-t-il.
« Les soldats sont venus et ont pillé tout ce que nous avions. »
Aujourd'hui, la faim force des milliers de personne à fuir leur maison, cherchant un abri sûr dans des sites de protection des civils (POC) de l’ONU, déjà surpeuplés.
Parmi elles, Nyapen, 31 ans. Elle a essayé, comme beaucoup d'autres, de retourner cultiver sa terre la saison dernière.
« Il y a trois mois, nous avons réussi à récolter un peu de nourriture », nous dit-elle. « Mais les soldats sont venus, ils nous ont frappés et ont pillé tout ce que nous avions. On continue d’espérer que les choses s’améliorent. Nous ne voulions pas partir, nous voulons rentrer chez nous mais ces conflits nous en empêchent », ajoute Nyapen.
« Que pouvons-nous faire ? Nous avons besoin de manger. »
Et, malgré le conflit, les pillages et les multiples menaces, beaucoup espèrent retourner chez eux dès le mois prochain pour essayer de replanter et de cultiver leur terre pendant la saison des pluies.
« Que pouvons-nous faire d’autre ? Nous avons besoin de manger », dit Nyapen.
Les ONG demandent un accès aux populations les plus vulnérables
Le pays a besoin d’une aide humanitaire d’urgence : les ONG doivent pouvoir circuler librement pour acheminer de la nourriture ainsi que des médicaments pour les plus faibles. Par le passé, c’est l’aide humanitaire qui a permis d’éviter les conséquences dévastatrices de la famine dans d’autres pays.
« Les régions dans lesquelles la famine a été déclarée sont celles où les convois humanitaires n’ont pas pu être acheminés jusqu’aux populations du fait de l’insécurité liée aux conflits. Si l’aide apportée soulage les maux, seule la paix y remédie », explique Benoît Munsch.
CARE a déjà aidé 350 000 personnes au Soudan du Sud
CARE intervient dans les régions composant désormais le Soudan du Sud depuis 1993. Nos équipes apportent une aide en termes d'accès à la santé, de sécurité alimentaire et nutrition. Nous soutenons également le développement des moyens de subsistance des populations.