Les habitants d'Alep, actuellement la deuxième ville de Syrie, et des villages environnants fuient les violences et les bombardements depuis une semaine. John Uniack Davis, directeur de notre bureau en Turquie, décrit la situation humanitaire dans la région d’Alep et à la frontière turque. 

Quelle est la situation des populations civiles ?

A l’heure actuelle, à peu près 350 000 personnes vivent dans la région d’Alep. Les bombardements, qui ont lieu à et autour de la ville d’Alep, ont forcé près de 70 000 civils à fuir.

Notre bureau en Turquie a recueilli plusieurs témoignages sur ce qui se passe dans la région d’Alep. La situation des civils en matière de protection et de sécurité est très préoccupante.

Des bombardements ont touché des hôpitaux, laissant 50 000 personnes sans aucun accès aux services de santé de base. Les cliniques dans le nord de la Syrie sont débordées par le nombre de blessés.

Nous appelons les parties au conflit à mettre fin, de toute urgence, aux bombardements contre les civils.

Les déplacés, dont 50% sont des enfants, cherchent à s’éloigner au maximum des bombardements. Beaucoup se dirigent vers la frontière turque dans l’espoir de trouver un endroit sûr. Plus de 10 000 personnes sont déjà bloquées le long de cette frontière. Seuls les cas médicaux urgents sont pour l’instant autorisés à passer la frontière.

Quels sont les besoins humanitaires les plus urgents ?

La situation humanitaire est désormais catastrophique. Ces déplacés ont besoin d’une aide d’urgence.

Il faut organiser une aide médicale : les personnes qui se déplacent entre Alep et le poste frontalier de Bab al Salama déplorent le manque d’accès à des soins de santé pour les blessés ; les centres médicaux sont complètement débordés.

Il faut également organiser des distributions de nourriture et d’eau. Les personnes déplacées n’ont pas suffisamment à manger. Nous avons recueilli des témoignages de familles qui n’avaient pas de lait pour les bébés. 

Beaucoup de gens dorment dehors depuis plusieurs jours. Soit parce qu’ils ont peur que leurs maisons soient bombardées, soit parce qu’ils ont fui leur ville ou village. Les températures sont très rudes. Il faut organiser une aide en matière d’abri. 

Des camions et des ambulances venant de Turquie ont apporté une aide ce week-end - de nouvelles tentes ont été installées côté syrien près du poste-frontière - mais il est très difficile d’accéder à ces populations car la route reliant la ville d’Alep au nord de la Syrie a été coupée.

Nous le rappelons : il est vital que toutes les populations syriennes puissent bénéficier d’une aide humanitaire !

Que fait CARE ?

L’ONG CARE fournit une aide humanitaire en Syrie et en Turquie (distributions de nourriture, de vêtements, couvertures, kits d'hygiène).

Nos équipes en Turquie travaillent en coordination avec les ONG sur place pour répondre à ce déplacement massif de populations. Nous sommes prêts à intervenir si les populations affectées commençaient à traverser la frontière en grande nombre.

Contacts médias

Nos équipes sur le terrain (anglophone et francophone) sont disponibles pour toute interview.

Contactez Laury-Anne Bellessa, chargée des relations medias pour CARE France, 01 53 19 89 92/ 06 24 61 85 37, bellessa@carefrance.org