Hanadi, 33 ans, est originaire de Homs. Elle et sa famille font partie des 4,8 millions de réfugiés syriens qui ont fui leur pays et les violences. Hanadi, qui vit désormais en Jordanie, se souvient de la peur et de la faim ressentie durant sa fuite. Un chemin douloureux qui lui a aussi fait découvrir sa force.
« Pendant 40 jours, nous n’avions pratiquement rien à manger. »
En Syrie, je travaillais pour le ministère de l’Education. Avant ça, j’étais une très bonne élève. J’étais toujours première de ma classe. J’ai reçu une bourse pour étudier les sciences de l’éducation.
Nous savions que nous devions quitter Homs parce qu’il n’y avait plus d’eau, ni d’électricité. Nous n’avions pas de quoi nourrir nos enfants. Pendant 40 jours, nous n’avions pratiquement rien à manger.
« Tout le monde vivait dans la peur. »
Tout le monde vivait dans la peur. Nous ne savions pas ce qui allait arriver. Une nuit, je me suis réveillée en criant. Je ne sais pas pourquoi… mais nous sommes sortis en courant de la maison. Juste après, elle a été bombardée. C’est un miracle que nous ayons survécu.
« J’avais un enfant dans chaque bras, l’un de trois ans, l’autre de sept mois. »
Nous avons fait “le voyage de la mort” jusqu’en Jordanie. Ça nous a pris 38 jours. On allait de village en village, de maison en maison. Parfois, nous dormions dehors. De temps en temps, une voiture acceptait de nous aider, le plus souvent, nous devions marcher. Une fois, nous avons marché trois jours d’affilée à travers le désert en dormant dehors.
Nous avions pris de l’eau, des couvertures et de la nourriture mais c’était trop lourd à porter. J’avais un enfant dans chaque bras, l’un de trois ans, l’autre de sept mois. On s’est débarrassé de beaucoup de choses mais j’ai gardé les couvertures pour les enfants. En tant que parent, tu peux oublier le désert, la faim, la fatigue ou la soif. Tu ne penses qu’à tes enfants et à les amener dans un lieu sûr.
Avant, je pensais que j’étais faible. Je ne pensais pas que j’étais capable de porter un tel poids. Mais c’est dans ce type de situation, que tu découvres ta force.
« J’avais l’impression d’être à nouveau un être humain. »
Je suis reconnaissante aux gardes de la frontière jordanienne. Ils ont tout de suite demandé si on avait besoin d’eau. Mais ma fille a vu leurs armes et s’est mise à pleurer. L’un des gardes à déposer son arme pour la calmer. J’avais l’impression d’être à nouveau un être humain.
CARE a déjà soutenu 1,6 million de personnes en Syrie et dans les pays voisins. Vous pouvez nous aider à poursuivre notre action.
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