Après une décennie de guerre et une escalade des violences sans précédent ces derniers mois, plusieurs milliers de réfugiés et de demandeurs d'asile syriens se trouvent désormais à la frontière entre la Turquie et l'Union européenne. Mais, le gouvernement grec a annoncé suspendre la réception des demandes d'asile et l'on observe également des actes de violence envers les réfugiés à la frontière. CARE exhorte les Etats membres de l’Union européenne à offrir un asile sûr aux Syriens fuyant les bombardements.

« Il est inacceptable de parler des Syriens, fuyant les violences pour sauver leur vie, comme d’une "attaque collective contre les frontières de l'Union européenne" et de parler de la Grèce comme le "bouclier" de l'Europe.

Plutôt que de traiter ces personnes comme une menace ou un outil de négociation entre gouvernements, les États membres de l'UE doivent leur fournir la protection et l'assistance auxquelles ils ont droit, en vertu du droit international et européen.

Nous exhortons les autorités européennes et turques à s’abstenir de toute mesure susceptible d’augmenter les souffrances de ces milliers de personnes », alerte Nirvana Shawky, directrice de CARE au Moyen-Orient.

Après avoir reçu des informations erronées sur l'ouverture des frontières, les réfugiés entament un voyage périlleux pour atteindre l'UE, au cours duquel ils sont confrontés à l'exploitation et à la violence. Diffuser des informations précises sur le statut des frontières est primordial pour assurer la protection des personnes vulnérables. CARE exhorte le gouvernement turc à continuer de protéger les plus de 3,6 millions de réfugiés syriens en Turquie, qu'ils ont accueilli si généreusement au cours des neuf dernières années.

L'annonce par le gouvernement grec de suspendre la réception des demandes d'asile pendant un mois est extrêmement préoccupante. D'autant plus qu'elle n'a aucun fondement juridique, ni en vertu de la Convention de 1951, relative au statut des réfugiés, ni en vertu du droit de l'Union européenne relatif aux réfugiés. Tous les États membres de l'UE doivent continuer d'accepter les demandes d'asile et prendre leur juste part de demandeurs d'asile.

« Les États ont le droit de contrôler et de protéger leurs frontières dans les limites légales. Mais ils ne doivent en aucun cas recourir à la violence contre les personnes en droit de demander protection : c'est une violation manifeste des droits de l'homme et des droits d'asile. Les pays de l'Union européenne doivent respecter leurs obligations, juridiques et humanitaires. Ils doivent garantir un accès sûr et fiable à leurs frontières pour les personnes vulnérables afin qu'elles puissent bénéficier de la protection à laquelle elles ont droit », a ajouté Nirvana Shawky, directrice de CARE au Moyen-Orient.

Afin d’assurer un accueil digne aux réfugiés syriens, il est plus important que jamais que l’UE et la communauté internationale se mobilisent. Les pays voisins de la Syrie et de la Grèce ont besoin d'un soutien financier mais également d'un partage de la responsabilité de l'hébergement des réfugiés à travers l'Europe, l’Amérique du nord et au-delà.

L'action de CARE en Syrie

Dans le nord-ouest du pays, CARE et ses partenaires, des associations syriennes, sont mobilisés pour répondre aux besoins humanitaires des populations déplacées à travers une aide d’urgence : eau potable, nourriture, articles d’hygiène, produits pour bébés, matelas, couvertures et des vêtements pour enfants. CARE apporte également son soutien à un réseau d'ambulances et appuie les efforts d'évacuation des centres urbains ciblés par les frappes aériennes.

L’ONG CARE est présente en Syrie depuis 2014. Rien que l'année passée, nous avons aidé plus d'un million de personnes.

Contact médias

Des porte-paroles de CARE dans la région sont disponibles pour des interviews. Contactez Camille Nozières, 07 86 00 42 75, nozieres@carefrance.org