Depuis plusieurs jours, de violents bombardements ciblent les populations civiles dans la Ghouta orientale. Joelle Bassoul, porte-parole de l’ONG CARE, témoigne. Elle relaie l’appel des humanitaires syriens piégés dans cette région assiégée.
Des milliers de personnes sont prises au piège entre la faim et la mort.
Depuis ce matin, nous n’avons plus de nouvelles de nos partenaires syriens dans la Ghouta orientale. Depuis plusieurs jours, leur travail et la distribution d’aide humanitaire ont été suspendus à cause des bombardements incessants. Plus de 330 civils ont déjà trouvé la mort dans ce déchaînement de violences. Plus de 1 550 personnes ont été blessées et les secours peinent à faire face. Les civils, y compris les humanitaires, sont contraints de se cacher dans des abris souterrains. Privés de nourriture et de médicaments, des milliers de personnes sont prises au piège entre la faim et la mort.
« La situation n’a jamais été aussi terrible. Les bombardements et les frappes aériennes visent tous les bâtiments vitaux pour les civils : structures de santé, marchés, boulangeries et autres infrastructures. Contrairement aux frappes aériennes précédentes, cette fois-ci toutes les zones sont touchées. Il n’y a plus d’endroits où se cacher, pas de lieu sûr » nous alertait l’un de nos partenaires en début de semaine.
Les gens sont en train de perdre tout espoir de survivre.
Avant même les bombardements, les populations dans la Ghouta orientale vivaient un interminable supplice. Près de 400 000 personnes vivent dans cette région assiégée depuis 5 ans. La situation humanitaire y est catastrophique : 11,9% des enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition aigüe, le taux le plus important jamais atteint en Syrie depuis le début de la crise, selon les Nations unies. Et beaucoup femmes enceintes perdent leurs cheveux et leurs dents à cause de la malnutrition, alertent nos partenaires.
« Malgré leur résilience et leur courage depuis le début de la guerre, les gens sont en train de perdre tout espoir de survivre », alertait hier une humanitaire syrienne, partenaire de CARE.
Aucun convoi humanitaire n’a été autorisé à se rendre dans la Ghouta Orientale entre décembre et janvier. Un seul convoi a été organisé en février, permettant de répondre à seulement 2% des besoins humanitaires pour toute la région.
La communauté internationale ne peut pas rester de marbre face aux images terrifiantes que nous recevons des habitants de la Ghouta orientale. L’accès humanitaire doit être rétabli de toute urgence et les attaques contre les zones peuplées et les infrastructures civiles doivent cesser immédiatement!
Soutenez nos actions en faveur des populations syriennes
L’ONG CARE et ses partenaires ont fourni une aide humanitaire à plus de 2,5 millions de personnes en Syrie et dans les pays qui accueillent des réfugiés syriens.
CARE et ses partenaires syriens soutiennent les populations par des distributions d’urgence : nourriture, couvertures, matelas et produits d’hygiène. CARE va également apporter un soutien financier pour permettre aux civils d’acheter ce dont ils ont besoin.
Ce texte a été publié par le Journal du Dimanche