Après une décennie de conflit, les conditions de vie des Syriens sont pires que jamais. 35 ONG – dont CARE - s’unissent pour alerter sur les souffrances et les dommages irréversibles qui ne feront que croître en Syrie en l’absence de réponse humanitaire à la hauteur des besoins et d’une solution politique.
Une décennie de conflit et de terribles impacts sur la population
Le lundi 15 mars marquera le 10ème anniversaire du début de la crise en Syrie. Une décennie de conflit qui a et continuera d’avoir un terrible impact sur des millions de civils déplacés et sur la région si les puissances mondiales n'utilisent pas toute leur influence pour arrêter la crise. La violence et les attaques aveugles se poursuivent contre les civils et les infrastructures civiles.
Plus de 80% des personnes en Syrie vivent dans la pauvreté.
Les niveaux d'insécurité alimentaire ont atteint un niveau record : plus de 12,4 millions de personnes sont en situation d'insécurité alimentaire et 1,8 million de plus sont en danger de le devenir.
12,2 millions de Syriens n'ont pas un accès régulier à l'eau potable
2,4 millions d'enfants ne sont actuellement pas scolarisés.
La crise des réfugiés engendrée par le conflit syrien est la pire depuis la Seconde Guerre mondiale
La pandémie mondiale de Covid-19 n'a fait qu'exacerber les souffrances. Les infrastructures vitales - telles que des hôpitaux, des écoles, des marchés, des maisons et des routes - ont été endommagées ou détruites tout au long du conflit. Beaucoup de celles qui sont encore debout sont devenues des abris pour les personnes déplacées par le conflit. Les Syriens sont également confrontés à une inflation croissante en raison de la baisse de la valeur de la livre syrienne, au chômage généralisé et à des pénuries de carburant de plus en plus courantes. Les produits de base n’étant plus abordables pour beaucoup, cela contraint les familles à réduire la quantité de nourriture par repas ou à échanger le peu d’aliments qu'elles ont contre des médicaments.
La crise des réfugiés engendrée par le conflit syrien est la pire depuis la Seconde Guerre mondiale :5,6 millions de Syriens sont réfugiés dans les pays voisins, dont 2,5 millions sont des enfants.
On compte également 6,2 millions de déplacés internes dans différentes régions de la Syrie.
Dans les pays voisins, réfugiés syriens et communautés hôtes ont besoin d'aide humanitaire, la covid-19 ayant contribué à une hausse de la pauvreté et des risques de violences sexuelles et sexistes. La plupart ont accès à une protection juridique très limitée et n’ont quasiment aucun moyen de subsistance. Près de 580 000 réfugiés syriens ont besoin d'être transférés de leur pays d’asile actuel à un autre Etat. Pourtant, moins de 2% d’entre eux ont vu leur dossier soumis l'année dernière et les besoins dépassent largement les places de réinstallation disponibles. L'ONU sonne l’alerte sur ces chiffres de réinstallation qui n’ont jamais été aussi faibles.
La communauté internationale doit montrer qu'elle n'a pas oublié la Syrie
Nous appelons la communauté internationale à accroître son aide en faveur des Syriens à travers le pays et dans les pays d'accueil des réfugiés, ainsi qu’à reconnaître sa responsabilité à soutenir les réfugiés. L'accès humanitaire transfrontalier vers la Syrie doit être maintenu et celui à l'intérieur du pays, renforcé. La conférence ministérielle des 29 et 30 mars à Bruxelles, organisée par l'UE, est l’occasion pour la communauté internationale de montrer qu'elle n'a pas oublié la Syrie et qu’elle est prête à agir pour mettre fin aux souffrances grandissantes des civils.
Nous appelons également les gouvernements ayant une influence sur les parties au conflit à peser de tout leur poids pour mettre fin à ce conflit brutal et épargner des millions de Syriens supplémentaires de la violence. Il est essentiel d’investir à la fois dans les besoins humanitaires urgents mais aussi dans le développement à long terme pour renforcer la résilience des populations. Nous devons permettre aux Syriens de vivre mieux en accédant à des opportunités d’emploi, en habitant dans des maisons en bon état, en bénéficiant d’infrastructures publiques fonctionnelles, d’un accès à l’eau potable et aux services de base. Si nous n’arrivons pas à redonner de l'espoir pour l'avenir, l'impact de cette décennie de conflit sera irréversible.
Signataires
- ACT Alliance
- Action Against Hunger
- Basmeh & Zeitooneh Relief & Development
- Cadus e.V.
- CAFOD
- CARE
- Caritas Germany
- Center for Civil Society and Democracy
- Christian Aid
- Diakonie Katasrophenhilfe
- Dorcas
- Hurras Network
- Humanity & Inclusion
- humedica international aid
- International Medical Corps
- International Rescue Committee
- Médecins du Monde
- MercyCorps
- Orange Organization
- Norwegian People’s Aid
- Norwegian Refugee Council
- Peace Winds Japan
- People In Need
- Right To Play
- Save The Children
- SAMS
- Solidarités International
- Syria Relief
- Syria Relief & Development
- Terre des Hommes
- Terre des Hommes Italia
- Trócaire
- WeWorld-GVC
- War Child
- World Vision
Contact médias
Des porte-paroles sont disponibles pour des interviews. Contactez Camille Nozières : 07 86 00 42 75, nozieres@carefrance.org
Notes aux rédactions
Sources :
- Pauvreté : ICRC, https://reliefweb.int/report/syrian-arab-republic/syria-economic-crisis-compounds-conflict-misery-millions-face-deeper
- Insécurité alimentaire : Programme Alimentaire Mondial, https://www.wfp.org/news/twelve-million-syrians-now-grip-hunger-worn-down-conflict-and-soaring-food-prices
- Accès à l’eau : UNICEF, https://www.unicef.org/syria/water-sanitation-and-hygiene
- Education: UNICEF, https://www.unicef.org/press-releases/after-almost-ten-years-war-syria-more-half-children-continue-be-deprived-education
- Déplacé.e.s : UNHCR, https://edition.cnn.com/2016/06/20/world/unhcr-displaced-peoples-report/index.html
- Réfugié.e.s : Unicef, https://www.unicef.org/appeals/syrian-refugees and 3RP, http://www.3rpsyriacrisis.org/wp-content/uploads/2021/02/RNO_3RP.pdf
- Déplacé.e.s internes : UNHCR, https://www.unhcr.org/sy/internally-displaced-people