L'escalade de violence sans pareille se poursuit dans nord-ouest de la Syrie : une ville après l’autre, les bombardements détruisent tout. Nous assistons à la plus rapide et importante vague de déplacement de population en 9 ans, depuis le début du conflit. La situation est dramatique et les travailleurs humanitaires, qui sont également la cible des bombardements, sont débordés par les besoins humanitaires qui ne cessent de croître, alertent nos équipes sur place.
Plus de 900 000 personnes ont fui les bombardements.
En Syrie, on estime que plus de 900 000 personnes ont fui leur maison ou abri à Idlib au cours des derniers mois, 350 000 uniquement durant la première semaine du mois de février. Ces centaines de milliers de personnes sont sur les routes, sans effets personnels, sans nourriture, et sans abris où se réfugier alors que les températures sont désormais glaciales.
Les camps de déplacés n’ont pas assez de places pour accueillir tout le monde. Beaucoup de familles sont contraintes de dormir dehors.
« À chaque nouvelle offensive depuis 2011 - Alep, la Ghouta - nous pensons vivre le pire, mais les frontières de l’horreur sont chaque fois repoussées. Aujourd'hui, c'est l'apocalypse. Les camps de déplacés débordent, il n’y a plus assez de tentes. On estime que 450 000 personnes n’ont pas d’abris et dorment donc dehors, au bord des routes, dans les champs d’oliviers, alors qu’il neige. Des dizaines de personnes, adultes et enfants, sont déjà mortes de froid. La situation est cauchemardesque, cela dépasse l’entendement », alerte Tue Jakobsen, directeur adjoint de l’ONG CARE en Turquie
Des attaques répétées contre les civils et les centres de santé.
Les bombardements ne font pas de distinction. On déplore des centaines de civils tués. Et beaucoup d’infrastructures civiles détruites. Ces attaques ont débuté en 2019 avec 85 bombardements contre des hôpitaux et des établissements de santé dans le nord de la Syrie, dont certains étaient dirigés par les Nations Unies.
« Un hôpital à côté d'une maternité que nous dirigions a été bombardé trois fois de suite. Vous ne pouvez pas dire que vous avez bombardé par erreur la même cible trois fois de suite. Ce n'est pas une coïncidence, c'est une tactique. Si nous avons du mal à répondre à l’ampleur des besoins humanitaires, ce n’est pas seulement dû au nombre très élevé de personnes dans le besoin, c’est aussi à cause de ce genre d’attaques qui détruisent des infrastructures vitales et paralysent donc les actions humanitaires et médicales.
Nous faisons tout pour acheminer de l’aide vers la région d’Idlib : de la nourriture, de l’eau, du bois pour se chauffer. Mais les besoins augmentent si vite, je n’ai jamais vu ça. Nous manquons de tout », déplore Tue Jakobsen.
Les besoins humanitaires sont énormes.
CARE et ses partenaires, des associations syriennes, mettent tout en œuvre sur place pour venir en aide aux populations. Mais les besoins sont immenses. CARE exhorte toutes les parties au conflit à assurer la protection des civils, la liberté de circulation et à permettre aux humanitaires un accès durable et sans entrave pour fournir une assistance vitale à toutes les personnes dans le besoin.
« Ce sont les pires conditions que nous ayons jamais vues en Syrie. Tous les gouvernements, les chefs d’États, le savent. Ils doivent cesser de voir les victimes de cette guerre uniquement comme des statistiques et agir de toute urgence », exhorte Tue Jakobsen.
L'action de CARE en Syrie
Dans le nord-ouest du pays, CARE et ses partenaires, des associations syriennes, sont mobilisés pour répondre aux besoins humanitaires des populations déplacées à travers une aide d’urgence : eau potable, nourriture, articles d’hygiène, produits pour bébés, matelas, couvertures et des vêtements pour enfants. CARE apporte également son soutien à un réseau d'ambulances et appuie les efforts d'évacuation des centres urbains ciblés par les frappes aériennes.
L’ONG CARE est présente en Syrie depuis 2014. Rien que l'année passée, nous avons aidé plus d'un million de personnes en Syrie.
Contact média
Des porte-paroles de CARE dans la région sont disponibles pour des interviews. Contactez Camille Nozières, 07 86 00 42 75, nozieres@carefrance.org