Le 20 juin marque la journée mondiale des réfugiés. Cela va faire 7 ans maintenant que cette date résonne autrement pour les Syriens qui représentent près de 25% des réfugiés dans le monde. En dépit des engagements des pays occidentaux, la très grande majorité des réfugiés vivent toujours dans des conditions très précaires dans les pays voisins de la Syrie, qui peinent à faire face.

L'ONG CARE France vient en aide aux populations syriennes
© Laura Gilmour/CARE

Victimes d’un conflit qui n’en finit pas, 6,3 millions de Syriens ont fui

La guerre en Syrie a déclenché la plus grave crise humanitaire depuis la Seconde Guerre mondiale. Des centaines de milliers de personnes sont mortes. Victimes d’un conflit qui n’en finit pas, plus de 6,3 millions de Syriens ont fui pour échapper aux violences, aux bombardements, aux sièges et à la faim. En 2011, ils étaient 8 000. Face à ce chiffre qui a été multiplié par 750 en 7 ans, une question se pose : qu’attend la communauté internationale pour agir ?

La Turquie, la Jordanie et le Liban ont fait preuve d’une grande générosité en accueillant la quasi-totalité des réfugiés. Pourtant, s’ils sont maintenant à l’abri de la guerre, d’autres obstacles les attendent. Les conditions de vies restent précaires, l’accès à un travail, à un logement est difficile et la cohabitation avec les populations hôtes, qui font aussi face à des difficultés quotidiennes, se complique. Faute d’infrastructures, de moyens, près de 2 millions d’enfants syriens sont privés d’éducation. Et depuis 7 ans, ce sont des milliers d’adolescents qui ont vu leurs rêves d’avenir et leurs ambitions anéantis. C’est toute une génération qui se trouve brisée.

Des milliers de réfugiés sont privés de futurs

C’est le cas d’Amal. Elle avait 15 ans lorsque la guerre a éclaté. Première de sa classe, elle rêvait de devenir infirmière. Mais effrayés par les attaques, les enlèvements, les disparitions, ses parents ont décidé de la retirer de l’école et de la marier à un homme qui « pourrait prendre soin d’elle ». En 2013 alors que la guerre s’intensifiait, elle a fui avec sa famille en Jordanie, enceinte de 4 mois. Peu de temps après, son mari, resté en Syrie, est mort dans les bombardements. Son histoire est semblable à celle de milliers d’autres réfugiés, privés de futur, de rêves, d’éducation.

« Quand nous nous sommes installés en ville, j’ai pu terminer le lycée », raconte-t-elle avec fierté. « Malheureusement, l’inscription à l’université coûte beaucoup d’argent, et de l’argent, je n’en ai pas. »

Malgré cela, Amal garde espoir. C’est d’ailleurs ce que signifie son prénom. Elle rêve de pouvoir un jour finir ses études et prétendre à un futur meilleur.

Seuls 0,05% des réfugiés syriens ont pu déposer une demande d'asile en France

Mais aura-t-elle cette chance ? Dans ces pays d’accueil, l’impact de la crise syrienne est énorme : en Jordanie, une personne sur trois est réfugiée, au Liban, une sur six. Et pour la quatrième année consécutive, la Turquie a accueilli le plus grand nombre de réfugiés dans le monde : elle en compte aujourd’hui 3,5 millions sur son sol. Ces pays peinent à faire face, et la majorité des réfugiés vivent aujourd’hui sous le seuil de pauvreté. Dans ces conditions, comment peuvent-ils espérer se reconstruire ?

Dans la Déclaration de New York pour les réfugiés et les migrants, adoptée à l’unanimité à l’ONU en 2016, les États se sont engagés à « promouvoir un partage plus équitable de la charge et des responsabilités que représentent l’accueil des réfugiés du monde » afin de soulager la pression sur les actuels pays d’accueil. Pourtant en 2017, sur les plus de 6 millions de réfugiés syriens, seulement 0,05% d’entre eux ont pu déposer une demande d’asile en France. 

En cette journée mondiale des réfugiés, nous rappelons l’importance de l’engagement des pays occidentaux afin que les millions de réfugiés syriens, qui ont vu leur vie basculer il y a sept ans, puissent reprendre espoir.

L'action de CARE en faveur des populations syriennes

L’ONG CARE et ses partenaires ont fourni une aide humanitaire à plus de 3 millions de personnes en Syrie et dans les pays qui accueillent des réfugiés syriens.