97 ONG exhortent la Turquie et la Russie, parrains des pourparlers de paix d’Astana, à garantir que ces négociations permettront le respect de la trêve et l’accès humanitaire sans entrave, si elles veulent faire de cette initiative un succès. Tout autre résultat signerait leur échec.
Alors que les pourparlers de paix entre le régime syrien et les groupes d’opposition débutent à Astana au Kazakhstan, au moins 700 000 personnes selon les Nations Unies, dont 300 000 enfants, sont prises au piège en Syrie dans les zones assiégées sans même les provisions de base nécessaires à leur survie. Certains groupes avancent le chiffre d’un million.
L’accord de cessez-le-feu négocié par la Russie et la Turquie le 30 décembre est bienvenu mais ne représente qu’un premier pas dans la bonne direction afin de mettre fin au calvaire de millions de Syriens. Presque cinq millions de personnes à travers le pays ont un accès limité à l’aide humanitaire. Les combats ont continué dans les banlieues de Damas, où des millions de personnes sont privées d’accès à l’eau potable. Beaucoup de Syriens ne sont pas plus en sécurité aujourd’hui qu’ils ne l’étaient avant le cessez-le-feu.
Afin que les négociations d’Astana puissent déboucher sur un succès, la Russie et la Turquie doivent s’assurer que le cessez-le-feu engendre un changement réel pour les Syriens, non seulement en mettant fin aux combats mais plus particulièrement en permettant l’accès humanitaire continu et sans entrave à tous ceux qui en dépendent. Le succès des négociations dépendra de la tenue des engagements par toutes les parties à débloquer l’accès humanitaire, mettre fin à la pratique illégale des sièges, respecter le cessez-le-feu et se réunir de nouveau pour des négociations politiques inclusives sous l’égide des Nations Unies à Genève le 8 février.
En tant que co-organisateurs des négociations d’Astana et garants du cessez-le-feu, la Russie et la Turquie sont sous les regards de la communauté internationale. S’ils s’avèrent incapables ou réticents à engendrer une amélioration réelle de la situation sur le terrain, l’Histoire jugera durement leurs actions, et le calvaire de millions de Syriens ne fera que continuer.
Signataires
1. 11.11.11
2. Abrar Halap Association for Relief and Development*
3. Ahl Horan*
4. Al-Ameen*
5. Al-Basar Organization*
6. Alkawakibi Organization for Human Rights’
7. Alseeraj for Development and Healthcare*
8. Amrha*
9. Arab Coalition for Sudan
10. Arab Program for Human Rights Activists
11. Attaa Association*
12. Attaa for Relief and Development (ARD)*
13. Balad Syria Organization*
14. Basmet Amal Charity*
15. Baytna Syria
16. Bihar Relief Organization*
17. Binaa for Development
18. Bonyan*
19. Broederlijk Delen
20. CAABU (Council for Arab-British Understanding)
21. CAFOD (Catholic International Development charity)
22. CARE International
23. Center for Civilians in Conflict (CIVIC)
24. Christian Aid
25. Collectif pour une Syrie libre et démocratique (PSLD)
26. Damascene House Foundation for Society Development*
27. Deir Elzzor United Association (FURAT)*
28. Doctors of the World
29. Education Without Borders (MIDAD)*
30. EduRights Foundation*
31. Emaar Al Sham Humanitarian Association*
32. Enjaz Development Foundation*
33. Ghiath Matar Foundation*
34. Hand in Hand for Syria
35. Help 4 Syria*
36. Human Appeal
37. Human Care Organization - Arsal*
38. Humanitarian Relief Association (IYD)*
39. IHH Humanitarian Relief Foundation
40. Independent Doctors Association (IDA)
41. Insan for Psychosocial Support*
42. InSurya*
43. International Humanitarian Relief*
44. International Rescue Committee
45. International Supporting Woman Association (ISWA)*
46. Irtiqaa Foundation*
47. Islamic Relief
48. Karam Foundation
49. Maram Foundation for Relief & Development*
50. Mercy Corps
51. Montreal Institute for Genocide and HUman Rights Studies
52. Mountain Foundation*
53. Najda Now*
54. NAS*
55. Nasaem Khair*
56. No Peace Without Justice
57. NuDay Syria*
58. Orient for Human Relief*
59. OXFAM
60. PAX
61. Physicians for Human Rights
62. Qitaf Al Khair Relief Association*
63. Rethink Rebuild Society
64. Revivre
65. Saed Charity Association*
66. Save A Soul*
67. Save the Children
68. Sedra Association for Charity*
69. Sham Association for Orphans Care*
70. Shama Association*
71. Snabel Al Khyr*
72. Souria Houria
73. STAND
74. Syria Charity*
75. Syria Relief and Development
76. Syria Relief Organization*
77. Syrian Education Commission (SEC)*
78. Syrian Engineers for Construction and Development Organization (SECD)*
79. Syrian Institute for Justice
80. Syrian Medical Mission*
81. Syrian Network for Human Rights
82. Syrian Orphans Organization*
83. Syrians for Truth and Justice
84. Takaful Al Sham Charity Organization*
85. Tearfund
86. The Society for Threatened Peoples (Germany)
87. The Syria Campaign
88. The Syrian Center for Media and Freedom of Expression
89. The Syrian Establishment for Human Care & Enhancement (MASRRAT)*
90. Tuba Dernegi*
91. Unified Revolutionary Medical Bureau in East Gouta*
92. Union of Syrians Abroad*
93. War Child Canada
94. War Child UK
95. White Hands - Beyazeller*
96. Women Now For Development
97. World Vision
*Ces organisations sont membres du Syria Relief Network (SRN), un réseau d’ONG humanitaires syriennes opérant en Syrie et dans les pays voisins pour apporter de l’aide aux populations touchées par la crise syrienne.
« Nous sommes inquiets du risque de lassitude de la communauté internationale devant l’ampleur, la durée et la complexité de la crise humanitaire en Syrie. »
Déclaration complémentaire de Richard Hamilton, coordinateur de la réponse humanitaire pour la crise syrienne de CARE :
Nous ne devons pas nous laisser submerger par un sentiment d’impuissance face à l’ampleur, la durée et la complexité de la catastrophe humanitaire en Syrie ! Nous n’avons pas le droit de renoncer alors que des civils sont toujours victimes d’attaques indiscriminées, alors que des millions de personnes sont toujours piégées dans des zones difficiles d’accès sans aide humanitaire.
Nous sommes inquiets du risque de lassitude de la communauté internationale. Nous rappelons les responsabilités des dirigeants internationaux qui se rencontrent aujourd’hui et demain à Astana ainsi que celles des bailleurs qui se réuniront demain à Helsinki. Il est temps que ces derniers honorent leurs engagements. Depuis la conférence de Londres de 2016, la communauté internationale n’a pas réussi à garantir la protection des civils en Syrie ni celle des réfugiés dans les pays voisins. Les financements et les engagements internationaux restent bien en-deçà des besoins humanitaires qui continuent d’augmenter, selon un nouveau rapport signé par CARE et 27 autres ONGs. Nous rappelons également que l’accueil des réfugiés doit être une responsabilité partagée de manière équitable entre les pays. Aujourd’hui, la Jordanie, le Liban et la Turquie accueillent près de 75% des réfugiés syriens.
Le respect des droits des Syriens et le soutien aux communautés d’accueil doivent être parmi les priorités de la communauté internationale.
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