Une offensive militaire est en cours dans la région de Deraa, au sud de la Syrie. En une dizaine de jours, près de 160 000 syriens ont été contraints de fuir les bombardements. Des dizaines de milliers de personnes se retrouvent encore une fois sur les routes en ayant tout perdu. Il faut que les parties au conflit protègent les civils et permettent l’acheminement de l’aide afin d’éviter une nouvelle catastrophe, alerte Philippe Lévêque directeur de CARE France.
Les villes et les villages sont bombardés quotidiennement
Durant les quatre premiers mois de l’année, près d’un million de personnes ont été déplacées en Syrie. C’est le chiffre terrifiant que nous communiquait l’ONU il y a quelques semaines, le plus élevé jamais atteint depuis le début de la guerre, il y a 7 ans. Mais derrière un tel chiffre, que faut-il comprendre ? Que le conflit en Syrie est malheureusement loin d’être terminé. Que chaque jour, des femmes, des hommes, enfants, sont contraints de tout abandonner pour fuir les attaques, les bombardements, sauver leur vie et celle de leur famille.
Depuis quelques jours, des dizaines de milliers de Syriens sont encore venus grossir ce chiffre : une offensive est en cours dans le gouvernorat de Deraa, au sud du Pays. Les villes et les villages sont bombardés quotidiennement, les gens n’ont plus rien, ni eau, ni abris. En dix jours, plus de 160 000 personnes ont été contraintes de fuir.
Ces images ont comme un air de déjà-vu
Malheureusement, ces images de personnes qui fuient, abandonnant tout derrière elles, ont comme un air de déjà-vu. Ce qui s’est déjà passé à Alep, Homs et dans la Ghouta orientale se reproduit à Deraa et, à nouveau, ce sont les civils qui paient le prix d'une autre offensive militaire.
Pour sauver leur vie, les Syriens fuient en masse et se retrouvent dans des zones surpeuplées, où les besoins humanitaires sont déjà énormes. La plupart sont des femmes, des enfants et des personnes âgées, qui vivent maintenant dans des abris insalubres. L'eau potable fait cruellement défaut. Ces personnes ont désespérément besoin d'un toit et d'eau.
Il faut éviter que l'histoire ne se répète encore une fois
Mais les combats rendent l’acheminement de l’aide humanitaire très compliqué voire impossible. Dans certaines régions, les travailleurs humanitaires ont été contraints de cesser leurs activités car les bombardements acharnés à l'est de Deraa mettent directement leur vie en en danger. La semaine dernière, une organisation partenaire de CARE a rapporté que l’un de ses travailleurs humanitaires avait été tué en plein travail.
La situation est déjà désastreuse et les travailleurs humanitaires peinent à répondre aux besoins grandissants. Il est impératif que les parties au conflit prennent toutes les mesures nécessaires pour protéger la vie des civils et permettre l'acheminement de l'aide humanitaire pour éviter que, comme à Alep, Homs et dans la Ghouta, l’histoire ne se répète encore une fois.
L'action de CARE en faveur des populations syriennes
L’ONG CARE et ses partenaires ont fourni une aide humanitaire à plus de 3 millions de personnes en Syrie et dans les pays qui accueillent des réfugiés syriens.
Ce texte a été publié par le Journal du Dimanche