Depuis plus de quatre ans, le bassin du lac Tchad subit une crise majeure entre conflit armé, épidémie et famine. En conséquence : des déplacements massifs de populations. Ali, déplacé sur le site d’Alkoufa, reçoit une aide financière de CARE avec le soutien de l’aide humanitaire de l’Union Européenne.

"Nous avons compris que notre village allait bientôt être attaqué par des groupes armés, nous avons donc décidé de partir"

Ali a 54 ans. Il a quitté son pays, le Tchad, alors en conflit pour se rendre au Niger dans les années 80. Il y a 3 ans, il a fait le chemin inverse ; il a quitté le Niger pour retourner au Tchad, fuyant les violences des groupes armés. 

"Au Niger, j’élevais des petits ruminants et des chameaux. A partir de 2014, les hommes chargés de récupérer les animaux dans les pâturages ont commencé à disparaitre. Au bout de la dixième fois, nous avons compris que notre village allait bientôt être attaqué par des groupes armés, nous avons donc décidé de rentrer au Tchad."

Ali et sa femme sont parents de 6 enfants. Lorsqu’ils ont fui le Niger, ils sont arrivés à Daboua, ville située au Nord du Lac à la frontière Niger/Tchad. 

"Nous pensions être en sécurité en arrivant en plein mois de ramadan. Un soir, il y a eu une attaque devant la mosquée. Huit personnes ont été tuées. L’OIM (Organisation Internationale pour les Migrations) nous a donc proposé de nous installer dans le site d’Alkoufa."

"Je voudrais réussir à mettre assez d’argent de côté pour cultiver un petit jardin"

En fuyant, Ali a perdu tout son bétail. Mais depuis 2016, il est soutenu financièrement par CARE. Avec l’argent reçu, il a pu acheter de la nourriture pour sa famille mais également investir dans des semences pour cultiver du mil sur un terrain mis à disposition par le chef de canton. Grâce à cette parcelle, Ali peut subvenir à ses besoins en vendant des sacs de ses récoltes, mais également mettre de l’argent de côté pour compléter les distributions alimentaires. 

L’utilisation de la biométrie permet de faciliter l’aide financière

Depuis 2017, CARE avec l’appui du Progamme Alimentaire Mondial, utilise la biométrie lors de ses distributions de cash. 

Pour Ali cette méthodologie est très positive : il n’a pas hésité à faire les photos et donner ses empreintes. Cette carte permet de faciliter l’aide financière puisqu’elle permet d’identifier avec certitude une personne ; seule l’empreinte du bénéficiaire peut débloquer la somme d’argent qui lui est attribuée. Si les distributions peuvent être un peu plus longues, cela permet d’éviter de nombreux conflit. 

"Dans mon village tout le monde a quasiment le même nom et lors des distributions précédentes il y avait beaucoup de discussions autour de ces questions. Il est beaucoup plus agréable de posséder cette carte qui confirme votre identité sans que personne ne puisse la remettre en doute."