Ces deux derniers mois, 8 typhons ont touché l'Asie du Sud-Est. L’Amérique centrale quant à elle se prépare à vivre un second ouragan en 15 jours. Malgré la sévérité de ces impacts, la communauté internationale n’a toujours pas pris les mesures nécessaires pour limiter le réchauffement climatique et soutenir les pays du Sud les plus durement affectés alertent les expertes climat de l’ONG CARE.
Des familles sont bloquées sur le toit de leurs maisons aux Philippines.
Depuis le mois d’octobre, une série de 8 typhons a frappé l'Asie du Sud-Est. Suite au passage du typhon Vamco la semaine dernière, la vallée de Cagayan aux Philippines est en proie à de très importantes inondations. La situation décrite par nos collègues sur place est cauchemardesque. Des dizaines de personnes sont mortes à la suite de glissements de terrain, de noyades ou d'électrocution. Des maisons et des terres agricoles ont été inondées, des familles - notamment des personnes âgées et des enfants - sont toujours bloquées sur le toit de leurs maisons. Des ponts et des routes restent infranchissables. Apporter de l’aide aux sinistrés qui ont besoin de tout - nourriture, kits de réparations, eau potable – est donc très difficile.
En Amérique centrale, la situation n’est pas meilleure : à peine remise du passage de l’ouragan Eta il y a deux semaines, qui a fait plus de 200 morts et d’innombrables dégâts, la région doit se préparer à l’arrivée d’une nouvelle tempête tropicale.
Les populations les moins responsables des dérèglements climatiques en subissent le plus durement les conséquences.
À cause du changement climatique, les phénomènes climatiques extrêmes deviennent plus fréquents et plus destructeurs, touchant des milliers de personnes, et ravageant habitations, infrastructures et terres agricoles.
Les preuves sont là : le changement climatique s'intensifie et, injustement, ce sont les populations les moins responsables qui en subissent le plus durement les conséquences. En effet, entre 1990 et 2015, la moitié la plus pauvre du monde n’a émis que 7% des émissions de CO2 tandis que les 10% les plus riches sont responsables à eux seuls de 52% des émissions.
Les États doivent faire plus dans la lutte contre le changement climatique.
Alors que la COP26 a dû être reportée à l’an prochain en raison de la pandémie, la crise climatique ne s’est pas mise en pause. Pourtant, à moins de deux mois de l’échéance, seuls 17 des 189 pays signataires de l'Accord de Paris ont soumis des plans nationaux d’action sur le climat plus ambitieux que ceux soumis en 2015. Pour l’instant, les efforts consentis par les États nous condamnent à un réchauffement de +3°C voire +4°C d’ici la fin du siècle, avec des impacts catastrophiques pour la planète et ses habitants.
Les États ne peuvent plus tourner le dos à leurs responsabilités : si nous n’accélérons pas l’action climatique dans les plus brefs délais, de plus en plus de personnes seront menacées par la pauvreté, la faim, la montée des eaux. Il faut agir maintenant.
Contact médias
Nos expertes sont disponibles pour des interviews. Contactez Camille Nozières : nozieres@carefrance.org, 07 86 00 42 75
L'action de CARE contre le changement climatique
La lutte contre les impacts climatiques est l’une de nos priorités sur le terrain et rejoint la lutte contre l'extrême pauvreté et les injustices.
- CARE soutient les populations affectées par des chocs climatiques ponctuels (tempête, inondations) ou de long terme (variabilité des saisons et des précipitations).
- CARE met en place des programmes de préservation de l'environnement et d'adaptation au changement climatique : soutien agricole aux communautés qui souffrent de la disparition des glaciers ; mise en place de réseaux d'accès à l'eau ; projets de plantation de mangroves et de restauration de systèmes de défense côtiers.
- CARE participe également aux négociations internationales sur le climat et mène des actions de plaidoyer pour inciter les gouvernements à mettre en oeuvre des politiques climatiques ambitieuses.