Le nombre de personnes fuyant le Venezuela continue d’augmenter alors que les pays voisins peinent à faire face devant l’ampleur du phénomène. Actuellement, seuls 3% des réfugiés reçoivent une aide d’urgence. Humanitaires et représentants des pays d’accueil se réunissent aujourd'hui afin de coordonner la réponse humanitaire et d’assurer la protection des réfugiés.

La situation dans la région est critique

Hier et aujourd’hui, le bureau de l'ONG CARE en Équateur, en partenariat avec le HCR et l’UNICEF, organise une réunion avec des ONG, des représentants d'organisations de la société civile ainsi que des médiateurs d'Argentine, de Bolivie, du Pérou, d'Équateur, de Colombie, du Brésil, du Chili et du Mexique. L’objectif est de mettre en place une réponse humanitaire efficace.

Car la situation dans la région est critique. Des centaines de réfugiés vénézuéliens sont coincés entre les frontières dans des conditions très difficiles. 73% des réfugiés ne peuvent pas répondre aux conditions migratoires, de ce fait beaucoup traversent les frontières illégalement. Sans papiers, ils sont victimes d'extorsion de la part des réseaux de trafiquants ou des groupes armés qui continuent d'opérer dans ces régions. Et lorsqu’ils arrivent dans les pays voisins, les réfugiés vénézuéliens sont épuisés, affamés, en situation de malnutrition :

« Avant d’arriver en Équateur, beaucoup ont traversé la Colombie à pieds, ils ont marché des milliers de kilomètres pendant une vingtaine de jour. Une fois ici, ils n’ont aucune assurance de trouver un abri sûr ou une source de revenus. Souvent ils ont vendu tous leurs biens pour fuir leur pays. La plupart dorment dans les rues. Beaucoup n’ont accès à aucune information juridique. Certains deviennent vendeurs de rue ou trouvent des petits emplois informels. D’autres sont obligés de se prostituer ou tombent dans les mains de réseaux de trafiquants », alerte Alexandra Moncada, directrice de CARE en Équateur, où plus de 500 000 Vénézuéliens ont trouvé refuge.

La situation va empirer dans les mois à venir

Déjà le 3 septembre dernier, le gouvernement d’Équateur avait organisé une réunion régionale, incluant 13 pays voisins ainsi que des ONG. A l’issue de cet évènement, 11 des 13 pays ont appelé le président Maduro à accepter une aide humanitaire au Venezuela et plaidé pour une approche régionale de la crise.

« Le Venezuela est face à ce qui pourrait être la pire crise de son histoire récente. Pour y faire face et aider efficacement ces populations, il faut que les gouvernements et les ONG se coordonnent. Laisser les Vénézuéliens réfugiés dans une situation aussi instable, sans possibilité de travailler ou d’accéder aux soins de santé, les rend encore plus vulnérables », explique Alexandra Moncada.

La nécessité d’une réponse humanitaire de grande ampleur est vitale. CARE lance un appel :

« La situation va empirer dans les mois à venir… Et plus nous attendrons pour mettre en place des solutions durables pour les centaines de milliers de Vénézuéliens réfugiés dans les pays voisins, plus la situation sera difficile à gérer sur le long terme pour la région. Il est urgent que la communauté internationale et les bailleurs de fonds se mobilisent » demande Alexandra Moncada.

L’ONU devrait activer un fond d’urgence cette semaine.

Contact médias

Des porte-paroles sur place sont disponibles pour des interviews. Contactez Camille Nozières, CARE France : nozieres@carefrance.org ; 01 53 19 87 68 / 07 86 00 42 75. 

Notes aux rédactions

  • Alexandra Moncada, directrice de CARE en Équateur, devrait être à Paris les 15 et 16 octobre 2018. Elle sera disponible pour des entretiens médias. Vous pouvez d’ores et déjà contacter Camille Nozières.
  • En Équateur, CARE, en partenariat avec des organisations locales, travaille dans les camps de fortune de Quito. CARE apporte un soutien psychosocial et une assistance juridique aux femmes réfugiées et à leurs familles. Nos équipes distribuent également des kits d’urgences comprenant notamment des couvertures, du savon, des produits d’hygiène féminine et des produits pour bébé. Nous formons également les populations dans des domaines essentiels comme l’eau, l’assainissement et l’hygiène. Des espaces sûrs ont été mis en place pour les femmes et les filles victimes de violence et abus sexuels.