En une année, plus de 1,5 million de Vénézuéliens ont quitté leur pays en crise fuyant les violences, le manque de nourriture et d’accès aux services de base. Les pays voisins, comme la Colombie ou l’Équateur, n’étaient pas préparés à un tel afflux de réfugiés et peinent à faire face aux besoins des nouveaux arrivants, alertent les équipes locales de CARE.
La situation au Venezuela est extrêmement alarmante
« La situation au Venezuela est extrêmement alarmante, c’est pourquoi de plus en plus de Vénézuéliens choisissent de fuir. Les réfugiés nous racontent qu’ils ne mangaient qu’un seul repas par jour, les enfants arrivent en très mauvaise santé. Les femmes enceintes sont obligées de passer la frontière pour accoucher à cause du manque de services de santé dans le pays. Des familles, avec parfois des enfants en bas-âges, sont contraintes de marcher pendant des semaines car elles n’ont pas les moyens de se payer un moyen de locomotion pour se rendre dans les pays voisins », explique Alexandra Moncada, directrice de CARE en Équateur.
Près de 350 000 Vénézuéliens ont trouvé refuge en Équateur. En moyenne 2 500 réfugiés traversent la frontière chaque jour, selon les estimations. Selon une évaluation récente menée par CARE, les réfugiés ont surtout besoin d’assistance médicale, de soutien psychosocial et de conseils juridiques. En effet, 60% des réfugiés en Équateur n’ont pas de papiers, ce qui les rend très vulnérables et en fait une cible idéale pour les réseaux d’exploitation.
« En Équateur, le visa coûte environ 550 USD. Mais au Venezuela les gens ne gagnent que quelques dollars, le salaire minimum mensuel est de 8 dollars. Les gens arrivent sans rien d’autres que les vêtements qu’ils ont sur le dos. Nous sommes particulièrement inquiets pour les femmes et les enfants », explique Alexandra Moncada.
Il n’y a aucun mécanisme en place pour garantir la sécurité des réfugiés.
En Colombie, la situation est également désastreuse. Les tensions politiques rendent les réfugiés vénézuéliens particulièrement vulnérables. Les jeunes hommes sont recrutés par les guérillas ou pour le trafic de narcotiques, les jeunes femmes et les filles sont quant à elles piégées par les réseaux de trafic sexuel.
« Il n’y a aucun mécanisme en place pour garantir la sécurité des réfugiés. Les capacités d’accueil de l’Équateur et de la Colombie sont restreintes. Il n’y a pas de camps prévus pour les accueillir et les communautés hôtes comme les infrastructures se retrouvent rapidement débordées », poursuit Alexandra Moncada.
Pour répondre aux besoins des réfugiés en Équateur et en Colombie, CARE a besoin de 4 millions de dollars. CARE va rapidement apporter une aide complète aux réfugiés les plus vulnérables : sécurité alimentaire, services de santé, soutien psychosocial et juridique, lutte contre les risques de trafic d’êtres humains et intégration économique (en lien avec des actions déjà mises en place dans ces pays).
Contact médias
Des porte-paroles locaux sont disponibles pour des interviews. Contactez Camille Nozières, CARE France : nozieres@carefrance.org ; 01 53 19 87 68 / 07 86 00 42 75.
L'action de CARE
CARE travaille en Équateur depuis 1962 et est actuellement opérationnel dans les zones frontalières et les points d’afflux de réfugiés au Venezuela. En Colombie, CARE travaille par le biais de partenaires sur place.