Le Venezuela connait une grave crise humanitaire. Comme beaucoup de Vénézuéliens, Milangela a fui son pays car elle n’avait plus de quoi nourrir ses enfants. Elle nous raconte son pays en crise et les risques qu’elle a dû prendre pour arriver en Équateur dans l’espoir d’un avenir meilleur. En Équateur, CARE apporte une aide d’urgence aux réfugiés vénézuéliens.
Le Venezuela : un pays en crise humanitaire
Milangela est originaire de Portuguesa, une ville du nord-ouest du Venezuela. Depuis près de trois ans, le pays fait face à une terrible crise économique et politique.
Pourtant il y a quinze ans, grâce à ses réserves de pétrole, le pays était le plus riche d’Amérique Latine. Mais avec la baisse du prix du pétrole, l’inflation devient galopante et les produits de base (nourriture, médicaments), souvent importés, manquent.
Aujourd’hui, les supermarchés sont vides et sur les marchés les prix s’envolent. Au début de l’année, le kilo de riz avoisinait un cinquième du salaire mensuel minimum. Au même moment, 70 % des familles de la capitale déclaraient ne plus pouvoir acheter suffisamment de nourriture pour leur famille.
« La situation au Venezuela est extrêmement alarmante. Aujourd’hui, des gens, des enfants surtout, meurent de faim. C’est pourquoi de plus en plus de Vénézuéliens choisissent de fuir », explique Alexandra Moncada, directrice de CARE Équateur.
A ce jour, 1,5 million de Vénézuéliens ont fui leur pays. Parmi eux, Milangela qui travaillait dans un élevage de volailles. Ses conditions de vie se sont rapidement dégradées et elle ne pouvait plus subvenir aux besoins de sa famille. C’est pourquoi elle a choisi de fuir, accompagnée de ses deux enfants, Joangely, 9 ans et Matías, 11 mois.
Sur la route de l’exil
Avant de trouver refuge en Équateur, Milangela a fait preuve de courage. Partie sans aucun argent, elle a pu compter sur les conseils et l’aide d’autres Vénézuéliens qu’elle rencontrait sur sa route. Quand elle était chanceuse, elle parvenait à voyager en bus car certains conducteurs lui offraient de monter à bord gratuitement.
Milangela témoigne : « Mes enfants ont survécu à ce long voyage grâce à la solidarité et la générosité des personnes que nous avons rencontrées sur notre chemin ».
Pour autant, elle a connu des moments difficiles. Pour rejoindre l’Équateur, Milangela est passée par la Colombie. À Bogota, elle a dû dormir dans la rue durant plusieurs nuits. Pour une femme seule et deux enfants, une telle situation les exposaient à des agressions ou des violences. Alors pour se protéger, elle restait la plupart du temps avec un groupe de réfugiés mais l’atmosphère était pesante :
« Il faisait très froid. J’étais inquiète pour mes enfants. Et je me sentais indésirable, les gens nous regardaient. C’était clair qu’ils ne voulaient pas des Vénézuéliens. Aujourd’hui, je suis en Équateur mais j’espère continuer ma route et rejoindre le Pérou où un de mes amis pourrait nous accueillir et m’offrir un travail. »
De nombreuses femmes et filles, comme Milangela, fuient seules le Venezuela. Elles sont extrêmement vulnérables. Des abris sûrs doivent leur être fournis. C’est l’une des actions des équipes de CARE en Équateur.
L'action de CARE
En Équateur, CARE, en partenariat avec des organisations locales, travaille dans les camps de fortune de Quito. CARE apporte un soutien psychosocial et une assistance juridique aux femmes réfugiées et à leurs familles. Nos équipes distribuent également des kits d’urgences comprenant notamment des couvertures, du savon, des produits d’hygiène féminine et des produits pour bébé. Nous formons également les populations dans des domaines essentiels comme l’eau, l’assainissement et l’hygiène. Des espaces sûrs ont été mis en place pour les femmes et les filles victimes de violence et abus sexuels.